Crise entre l'Arabie saoudite et le Qatar: l'émissaire américain claque la porte

Anthony Zinni.

Anthony Zinni. . DR

Désigné en 2017 par l'administration de Donald Trump pour tenter de trouver une solution à la crise entre l'Arabie saoudite et le Qatar, l'émissaire américain Anthony Zinni a annoncé, mardi 8 janvier, sa démission en plein voyage du secrétaire d'Etat Mike Pompeo dans la région.

Le 09/01/2019 à 11h21

Le général à la retraite, qui avait repris du service, à l'été 2017, pour le département d'Etat, a expliqué à la chaîne américaine CBS avoir renoncé à sa mission "en raison de l'absence de volonté des dirigeants régionaux d'accepter une médiation viable que nous avons proposé de mener ou de faciliter".

"La mission du général Zinni était d'aider à introduire le concept d'Alliance stratégique du Moyen-Orient et de commencer à en parler avec les dirigeants de la région. Cela est bien en cours grâce à ses efforts", a réagi, interrogé par l'AFP, un porte-parole du département d'Etat, Robert Palladino, en marge du déplacement de Mike Pompeo à Amman.

Or selon CBS, Anthony Zinni estime aussi que cette mission était superflue, d'autre hauts responsables de l'administration Trump étant déjà chargés de promouvoir cette nouvelle alliance, une sorte d'OTAN arabe que Washington veut mettre en place pour contrer l'influence régionale de l'Iran chiite.

L'administration "va continuer de mener à bien cette mission", a dit Robert Palladino. "Le général Zinni nous a dit qu'il restait à disposition en cas de besoin", a ajouté le porte-parole en remerciant l'émissaire démissionnaire pour ses services.

Fait rare, Mike Pompeo doit se rendre dans les prochains jours, au cours d'un même voyage, dans les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), en proie aux divisions entre le Qatar d'une part et l'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis de l'autre, pour les appeler à s'unir face à l'Iran, rival régional de Ryad.

Ces trois pays ont coupé leurs relations diplomatiques avec Doha en 2017 et lui ont imposé un blocus économique. Ils accusent le Qatar de soutenir des groupes islamistes radicaux et lui reprochent son rapprochement de l'Iran.

Doha nie les accusations de soutien aux groupes extrémistes et affirme que ses adversaires cherchent à mettre sa politique étrangère sous tutelle.

Cette dispute a empêché la tenue d'un sommet que Washington espérait organiser avec les pays du CCG en 2018 aux Etats-Unis. Avant la tournée de Mike Pompeo, le département d'Etat a affirmé avoir toujours bon espoir de pouvoir l'organiser cette année.

Le 09/01/2019 à 11h21