Des chercheurs britanniques lancent cette alerte: «pas d’immunité collective possible avec le variant Delta»

Le variant Delta du Covid-19.

Le variant Delta du Covid-19. . DR

Les récentes déclarations de chercheurs britanniques de l’Oxford Vaccine Group viennent doucher les espoirs d’une possible immunité collective face au coronavirus et ses variants. Inquiétude.

Le 12/08/2021 à 13h00

Lors d’une réunion tenue avec les parlementaires britanniques, mardi 10 août dernier, le professeur Andrew Pollard, à la tête de l’Oxford Vaccine Group, a déclaré que face au variant Delta du Covid-19, «l’immunité collective n’est pas possible», expliquant par ailleurs savoir d’ores et déjà que «le variant Delta infectera toujours les personnes vaccinées, et cela signifie que toute personne encore non vaccinée à un moment donné rencontrera le virus».

Des propos qui contrastent grandement avec la position de l’Organisation mondiale de la Santé, l’OMS, laquelle «parle de l'immunité collective comme une protection indirecte des personnes qui n'ont pas été immunisées», rappelle par la même occasion Paul Hunter, médecin de la santé publique en Grande-Bretagne, alors même que selon lui, cette immunité collective «est irréalisable, car nous savons que l'infection peut se propager dans les populations vaccinées».

Alors quid de la vaccination et de ses effets? L’impossibilité d’une immunité collective ne signifie pas pour autant que la vaccination est inutile, bien au contraire. Selon ces mêmes scientifiques britanniques, bien qu’une personne vaccinée puisse toujours attraper et transmettre le Covid-19, elle aura toutefois beaucoup moins de chance de développer des formes graves de la maladie.

Ainsi, observe de son côté l’Imperial College London dans une récente étude, les infections sont «trois fois plus faibles chez les personnes complètement vaccinées que chez les personnes non vaccinées». Sans compter que selon ces mêmes données, «les personnes complètement vaccinées étaient moins susceptibles de transmettre le virus à d'autres, en raison d'une charge virale plus faible en moyenne et donc d'une excrétion de virus moins importante». En effet, le vaccin diminue d'environ 90% la possibilité de faire des Covid graves, expliquent les scientifiques britanniques.

Toutefois, la possibilité d’attraper et de transmettre le virus existant, même après injection de deux doses de vaccin, le respect des gestes barrières demeure plus que jamais utile. Sans compter, concluent les chercheurs sur une note plus sombre, que leurs craintes portent désormais sur la production prochaine par le virus d’un nouveau variant, «qui sera peut-être meilleur pour se propager [parmi] les populations vaccinées».

Par Leïla Driss
Le 12/08/2021 à 13h00