Deux épouses de jihadistes marocains de Daech remises à l'Espagne

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Les épouses espagnoles de deux jihadistes marocains de Daech, en Syrie, soupçonnées aussi d'avoir oeuvré pour l'organisation terroriste, ont été remises mardi à l'Espagne par la Turquie, a annoncé la Garde civile.

Le 11/07/2017 à 14h29

"Les détenues, visées par un mandat d'arrêt international sollicité par la garde civile, se sont rendues sur le territoire de Daech pendant plus de deux ans, elles étaient mariées à des jihadistes marocains qui ont participé à des assassinats de masse", précise la Garde civile dans un communiqué.

Les deux femmes, dont les initiales sont A.A.L. et F.A.L., avaient des "liens avec des membres très actifs de l'organisation" qui en faisaient de possibles "+facilitatrices+ pour l'organisation terroriste en Espagne", affirme la Garde civile. Elles sont en garde à vue, dans l'attente de leur présentation à un magistrat de l'Audience nationale, haut tribunal de Madrid chargé notamment des affaires de terrorisme, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Garde civile.

En Syrie, elles se trouvaient selon la Garde civile "dans un contexte d'extrême brutalité, vivant volontairement sous les joug du groupe terroriste Daesh." "Leur niveau d'endoctrinement et d'extrémisme religieux fait de ces personnes une menace potentielle pour la sécurité nationale", poursuit le communiqué. Elles s'étaient rendues en Syrie en mars et en avril 2014 pour y rejoindre leurs compagnons, Mohamed Hamdouch et Mourad Kadi, qui seraient morts fin 2015.

Le premier, surnommé "le décapiteur de Fnideq", avait offert comme cadeau de mariage une ceinture d'explosifs à sa femme, avec qui il a eu un enfant, selon la Garde civile. Celle-ci s'est ensuite remariée "avec un autre jihadiste marocain" avec qui elle a eu un autre enfant.

Une vidéo diffusée par la Garde civile montre les deux femmes, l'une vêtue de rouge, l'autre de noir, se faire récupérer à leur descente de l'avion par les forces de l'ordre.

Selon une étude du think tank espagnol Real Instituto Elcano à partir de données judiciaires et policières, les femmes se rendant dans les territoires contrôlés par Daech y vont majoritairement (environ 61%) pour des raisons "affectives", comme rejoindre un combattant pour se marier. La moitié (55%) ont été radicalisées au moins en partie sur Internet.

Le 11/07/2017 à 14h29