France. Attentat de Nice en 2016: sept hommes et une femme renvoyés aux assises

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Les juges d'instruction chargés de l'enquête sur l'attentat de la promenade des Anglais de Nice qui avait fait 86 morts le 14 juillet 2016 ont décidé du renvoi de sept hommes et une femme, dont trois pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", devant la cour d'assises spéciale.

Le 10/11/2020 à 14h50

Le 14 juillet 2016, alors que des milliers de personnes célébraient la fête nationale française et assistaient à un feu d'artifice sur le célèbre front de mer niçois, Mohamed Labouaiej-Bouhlel, un Tunisien de 21 ans, avait fauché 86 personnes en quatre minutes, au volant d'un camion. Quinze mineurs et 33 étrangers figuraient parmi les victimes de cet attentat qui avait suscité une émotion internationale.

Selon l'ordonnance de mise en accusation signée lundi par quatre juges antiterroristes, les trois principaux accusés -Mohamed Ghraieb, Chokri Chafroud et Ramzi Arefa- sont suspectés d'avoir eu "conscience de l'existence d'un projet" d'attaque de la part de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, abattu le soir même par la police.

Ces deux Tunisiens et ce Franco-Tunisien étaient aussi inculpés pour "complicité d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste", mais les juges ont abandonné cette qualification plus lourde, estimant que les trois hommes n'avaient pas "de connaissance précise du projet terroriste" de Lahouaiej-Bouhlel, pas plus que du "moment de sa réalisation" prévu.

Cinq autres personnes, un Tunisien et quatre Albanais, sont renvoyées aux assises à leurs côtés, mais pour des délits, liés à la fourniture d'une arme à Ramzi Arefa destinée à Lahouaiej-Bouhlel. 

Quatre accusés sont actuellement détenus, deux autres sont sous contrôle judiciaire tandis que deux autres sont en fuite et font l'objet de mandats d'arrêt datant d'avril et juillet. Tous peuvent encore faire appel de leur renvoi aux assises, un procès qui ne pourra se tenir avant 2022.

Dans leur ordonnance, les juges estiment que le tueur, même sans "lien démontré" avec Daech, qui avait revendiqué l'attaque, "a mis en application" les préconisations de l'organisation djihadiste.

Ils rappellent les "interrogations qui ont traversé l'enquête s'agissant de la santé mentale de l'auteur des faits", mais ces questions "ne sauraient remettre en cause" le caractère terroriste de son acte.

865 personnes ou associations se sont constituées parties civiles dans cette enquête.

Ce renvoi aux assises intervient moins de deux semaines après une nouvelle attaque à Nice sur laquelle enquêtent des magistrats antiterroristes. Un Tunisien de 21 ans, Brahim Aouissaoui, a tué au couteau un homme et deux femmes le 29 octobre à la basilique de Nice. 

Le 10/11/2020 à 14h50