Guinée: des ONG demandent la publication des patrimoines du président et de ses ministres

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Le "Balai citoyen de Guinée", une coalition de 126 organisations de la Société civile guinéenne, vient d’adresser une lettre au président de la Cour constitutionnelle. Elle exige la publication d'une déclaration du patrimoine par le président Alpha Condé et ses ministres.

Le 28/12/2015 à 19h45

Le courrier a été transmis lundi matin au Secrétariat du président de la Cour constitutionnelle. Dans cette correspondance, le "Balai citoyen de Guinée" dit s’appuyer sur l’article 36 de la Constitution guinéenne pour justifier sa démarche.

Cet article, faut-il le rappeler, stipule qu’«après la cérémonie d’investiture et à la fin de son mandat, dans un délai de 48 heures, le président de la République remet solennellement au président de la Cour constitutionnelle la déclaration écrite sur l’honneur de ses biens». La déclaration du patrimoine est ensuite publiée au Journal officiel du pays. Ce qui permet d’avoir une vision claire sur les avoirs des autorités concernées durant leur mission.

Pour le président du groupe, l'initiative est purement républicaine. «Pour une transparence et une moralisation de la gestion des biens publics, c’est par là que cela doit commencer», confie Sékou Koundouno à Le360.

Les organisations non-gouvernementales ne sont pas certaines d’être entendues par la Cour constitutionnelle. Toutefois, elles estiment qu’une publication par le président guinéen de la liste complète de ses biens balisera le chemin et encouragera les ministres et les chefs des principales régies financières à publier leurs biens à leur tour. «Que nous soyons entendus ou pas, l’essentiel est que les communautés nationale et internationale sachent que les dispositions de la Constitution n’ont pas été respectées», a t-il ajouté.

"Le Balai citoyen de Guinée" existe depuis une année et demie. Il dit travailler de concert avec le «Balai citoyen du Burkina Faso» et le mouvement «Y en a marre» du Sénégal, même si les contextes ne sont pas les mêmes dans les trois pays. «Nous avons un président démocratiquement élu. Ce que nous pouvons faire, c’est de veiller au respect des dispositions de la Constitution», souligne Koundouno.

Par Ougna Elie Camara
Le 28/12/2015 à 19h45