A l'issue du second tour des législatives dimanche, les candidats macronistes Ensemble remportent 245 sièges, devant la coalition de gauche Nupes et ses alliés (137 sièges) et le RN qui réalise une percée historique (89 sièges). Le nouvel hémicycle comptera 37,3% de femmes, en recul par rapport à 2017 (39%).
Carte de France des résultats du 2ème tour des élections législatives
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Le chef de l'Etat a perdu dans les grandes largeurs la majorité absolue (établie à 289 sièges sur 577) qui, pendant cinq ans, avait voté tous ses projets pratiquement sans discuter. Il hérite à la place d'une Assemblée nationale où à défaut de majorité, vont siéger deux oppositions puissantes qui lui sont résolument hostiles.
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Conséquence: deux mois après sa reconduction à l'Elysée, le mandat du président vacille déjà, ses projets de réforme, dont les retraites, aussi. Et la France avance politiquement en terre inconnue.
Comme les millions de Françaises et de Français attendus dans les bureaux de vote aujourd’hui, j’ai voté. Merci à toutes celles et à tous ceux qui permettent au scrutin de se tenir : vous faites vivre notre démocratie. pic.twitter.com/vrV1sSNfQd
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Symboles de la gifle reçue, les défaites des chefs de file de la macronie à l'Assemblée, deux intimes d’Emmanuel Macron: le président Richard Ferrand battu dans son fief du Finistère et le patron des députés LREM Christophe Castaner dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Je prends acte du résultat dans ma circonscription, avec une grande tristesse.
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Ce mandat m’a permis d’être au service de notre territoire, que j'aime passionnément. Merci à ceux qui m’ont fait confiance.
Je souhaite le meilleur à Léo Walter et à nos Alpes-de-Haute-Provence.
Trois ministres -Amélie de Montchalin (Transition écologique), Brigitte Bourguignon (Santé) et Justine Benin (Mer)- ont également mordu la poussière.
Amélie de Montchalin battue par la Nupes, perd sa place au sein du gouvernement#Législatives #Législatives2022 https://t.co/PDbiUEuWhg
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«Il faudra faire preuve de beaucoup d’imagination» pour gouverner, a admis le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
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"Nous sommes face à un choc démocratique", estime Bruno Le Mairehttps://t.co/myRWnaEqp2 pic.twitter.com/OS2BgX88Hn
Sur un ton plus volontaire, la Première ministre Elisabeth Borne a promis de «travailler dès demain [ce lundi 20 juin 2022, Ndlr] à construire une majorité d'action, il n'y a pas d’alternative». Elle-même élue de peu dans le Calvados, elle a souligné que «cette situation inédite constitue un risque pour notre pays».
En tant que force centrale dans cette nouvelle Assemblée, nous travaillerons dès demain à construire une majorité d'action. Il n'y a pas d'alternative à ce rassemblement pour garantir à notre pays la stabilité et mener les réformes nécessaires. pic.twitter.com/m4klCGFVkB
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) June 19, 2022
Borne menacée?La cheffe du gouvernement, si elle se voit reconduite, va affronter immédiatement de fortes turbulences, alors que l'exécutif entend pousser avant les vacances d'été un projet de loi sur le pouvoir d'achat en pleine inflation.
Dès dimanche soir, le député LFI Eric Coquerel a estimé qu’Elisabeth Borne ne pouvait plus «continuer à être Première ministre», et annoncé que l'opposition déposerait «une motion de censure» contre son gouvernement le 5 juillet.
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🗣"Le deuxième phénomène de ce soir, après la déroute d'Emmanuel Macron, c'est le fait que la Nupes ça marche. Nous sommes trois fois plus d'élus de gauche dans cette assemblée", déclare Eric Coquerel, LFI
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Pour Emmanuel Macron aussi, les tout prochains jours s'annoncent agités. Il va devoir manoeuvrer sur le front intérieur, avec un remaniement de son gouvernement, au moment-même où il sera happé dans un tunnel d'obligations internationales (Conseil européen, G7, sommet de l'Otan).
Lire aussi : Législatives en France: Macron perd sa majorité absolue
Jean-Luc Mélenchon, qui doit renoncer à son espoir d'être «élu Premier ministre» mais gagne la direction de la gauche, s'est félicité d'une «déroute totale» du parti présidentiel, en annonçant que la Nupes allait «mettre le meilleur» d'elle-même «dans le combat» parlementaire.
Libérez vous de vos préjugés, de la cupidité, du mépris. Libérez vous, pour libérer la société !
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 19, 2022
Si vous commencez à voir dans chaque visage humain, non pas ce qui est différent de vous, mais ce qui est semblable, vous deviendrez cet être inouï : l'Humanité.
J'ai confiance. pic.twitter.com/XjPDRq23S7
Sans surprise, ce scrutin, le 4e en deux mois après la présidentielle, a été boudé par les Français. Le taux d'abstention atteint près de 53,79%, en hausse d'un point par rapport au premier tour (52,49%), mais inférieur au record de 2017 (57,36%).
🔴 🗳 #legislatives2022 | 22:13 - Projection actualisée d'Ipsos & @SopraSteria_fr en sièges à l'#AssembleeNationale :
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🟠#Ensemble 234 sièges
🔴#NUPES 141 sièges
🔵 #LR/UDI/DVD 75 sièges
⚫️ #RN 90 sièges
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Ensemble! devra aussi composer avec un Rassemblement national nettement renforcé qui, avec 89 sièges, constitue la grande surprise de ce deuxième tour, après une campagne en retrait, effacée par le duel entre le camp Macron et la gauche.
Marine Le Pen à propos d’Emmanuel Macron : «Nous sommes très contents d'avoir participé à ce qu’il n’ait pas de majorité absolue […] Quand le peuple vote, le peuple gagne» pic.twitter.com/HjPWMQDAQE
— CNEWS (@CNEWS) June 19, 2022
Le RN, qui ne comptait que huit députés élus en 2017, pourra former un groupe parlementaire pour la première fois depuis 1986, avec sans doute Marine Le Pen à sa tête.
LR survit«Nous incarnerons une opposition ferme, sans connivence, responsable», a annoncé l'ex-finaliste de la présidentielle, réélue dans le Pas-de-Calais.
📹 Au-delà d'un groupe parlementaire historique, nous allons poursuivre le travail de rassemblement des Français au sein d'un grand mouvement populaire, unifiant les patriotes de droite et de gauche, pour engager le redressement dont la France a besoin. #Législatives2022 pic.twitter.com/3poC9bhX8m
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 19, 2022
Les Républicains (LR), qui représentaient la deuxième force dans l'Assemblée sortante, conservent quelque 70 députés avec leurs alliés de l'UDI et des centristes, un chiffre quasi-inespéré vu leur crash à la présidentielle. Leur position sera centrale dans l'Assemblée puisque le camp Macron aura besoin de voix pour atteindre la majorité absolue.
Le chef du parti Christian Jacob a affirmé que LR resterait «dans l’opposition»...
.@lesRepublicains obtiennent de très bons résultats, bien meilleurs que ceux annoncés depuis plusieurs jours. Nous sommes dans l’opposition et nous resterons dans l’opposition à Emmanuel Macron. #PourVousDéfendre pic.twitter.com/MCkXWNGaTa
— Christian JACOB (@ChJacob77) June 19, 2022
... Mais le maire LR de Meaux, Jean-François Copé, a appelé hier, dimanche, à un «pacte de gouvernement» avec Emmanuel Macron, estimant qu’«il appartient à la droite républicaine de sauver le pays».
1/2Depuis des semaines, je répète qu’un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes. L’extrême gauche comme l’extrême droite sont des dangers absolus pour la France. Ils incarnent l’un et l’autre violence, tension et sectarisme.
— Jean-François Copé (@jf_cope) June 19, 2022
Pour Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Panthéon-Sorbonne, le second mandat d'Emmanuel Macron sera en tous cas «un quinquennat de négociations, de compromis parlementaires. Ce n'est plus Jupiter qui gouvernera mais un président aux prises avec une absence de majorité à l’Assemblée». Et d'ajouter: «on va vers un quinquennat où le rôle du Parlement sera réhabilité. C'est la pratique de tous les autres pays européens».