L'aide de camp du président Erdogan arrêté

DR

L'aide de camp du président turc Recep Tayyip Erdogan, le colonel Ali Yazici, a été placé en détention, dimanche, selon la presse locale.

Le 17/07/2016 à 18h51

Ce proche du chef de l'Etat et son aide de camp depuis août 2015 figure parmi les militaires de haut rang arrêtés en lien avec la tentative de coup d'Etat menée par "une minorité au sein de l'armée", selon Ankara. Le colonel faisait l'objet d'une demande de placement en garde à vue émise, samedi, par le parquet de la capitale, a indiqué la chaîne CNN-Türk.

Une large purge au sein de l'institution de l'armée et de la justice a été lancée après l'échec de l'insurrection de la nuit de vendredi à samedi. L'ancien commandant des forces aériennes et membre du conseil militaire suprême (YAS), le général Akin Öztürk, présumé cerveau du putsch militaire, à été présenté devant l'unité de lutte contre le terrorisme d'Ankara pour interrogatoires.

Le général Bekir Ercan Van, commandant de la base aérienne d'Incirlik (sud-est), utilisée par la coalition internationale de lutte contre Daesh et dirigée par les Américains, a été également arrêté pour complicité dans ce putsch manqué ainsi que des dizaines d'officiers de hauts rangs parmi lesquels les commandants des 2e et 3e armées, respectivement le général Adem Huduti et le général Erdal Öztürk ainsi que huit autres généraux de l'armée de l'air et le commandant des survols de la 3e base aérienne de Konya "Mustafa Erturk."

Les autorités ont fait état dimanche de près de 6.000 gardes à vue dont quelque 3.000 militaire, des soldats ordinaires et des officiers supérieurs, ainsi que 2.745 juges et procureurs.Le chef de l'Etat a promis, dimanche, la poursuite de la lutte contre les proches du mouvement "Hizmet" (Service) de l'érudit Fethullah Gülen, accusé d'avoir fomenté ce putsch, et "d'épurer" toutes les institutions de l'Etat de ce "virus qui, tel un cancer, s'est propagé dans tout l'appareil de l'Etat".

Il a réitéré son appel à ses partisans à rester mobilisés et à continuer à occuper les places publiques, estimant que l'affaire du putsch manqué ne serait pas réglée en quelques heures.

Fethullah Gulen, ancien allié de M. Erdogan, est accusé par le pouvoir d'avoir constitué une structure parallèle au sein de la police et de la justice pour manipuler une enquête sur présumée corruption en décembre 2013 ayant ciblé notamment le Premier ministre à l'époque et actuel chef de l'Etat, et son entourage, et d'avoir tenté de renverser le gouvernement.

Selon le dernier bilan des autorités, cette tentative de coup d'Etat a fait 161 morts parmi les forces loyalistes et les civils et 104 tués dans les rangs des putschistes.

Le 17/07/2016 à 18h51