Les Émirats arabes unis réforment les lois islamiques au profit des libertés individuelles

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Ce samedi 7 novembre 2020 est une journée à marquer d’une pierre blanche pour les défenseurs des libertés individuelles à travers le monde arabo-musulman. En effet, les Émirats arabes unis annoncent aujourd'hui avoir amorcé un changement de taille en ce sens. Les détails.

Le 07/11/2020 à 16h34

A l’heure où les Émirats arabes unis jouent la carte d’une destination moderne, et de fait attractive pour un tourisme occidental, le pays a décidé de faire des libertés individuelles, du moins de certaines d’entre elles, son nouveau credo.

C’est ainsi qu'afin de renforcer «la position socio-économique du pays et ses principes de tolérance», les Émirats arabes unis (EAU) ont annoncé samedi des réformes majeures s’agissant des lois islamiques qui étaient en vigueur jusqu’à ce jour. Dans ce pays du Golfe, ces réformes font souffler un vent de changement et de liberté au lendemain d’un accord historique négocié par les États-Unis pour normaliser les rapports entre les EAU et Israël.

Des changements de taillePremière réforme et non des moindres, il sera désormais possible pour les couples non mariés de cohabiter sous le même toit. Mais ce n’est pas tout, les restrictions sur la consommation d’alcool se voient considérablement assouplies. Désormais, la vente, la détention d’alcool pour les plus de 21 ans et la consommation d’alcool par les musulmans sont autorisées.

Autre mesure phare, les lois relatives aux crimes d’honneur ont été abolies. C’en est désormais fini de l’impunité des hommes qui pouvaient agresser, voire tuer, une femme au nom de l’honneur de la famille et n’écoper que de trois à quinze ans de prison. Les crimes d’honneur seront maintenant jugés au même titre que des meurtres et seront donc passibles de peines de réclusion à perpétuité, voire de peines de mort.

D'autre part, les nouvelles mesures renforcent les sanctions liées au harcèlement, mais surtout au «viol sur mineur» ou sur «quelqu’un avec une capacité mentale limitée», crimes qui font maintenant encourir à leurs auteurs la peine capitale.

A noter toutefois que certaines lois islamiques restent de vigueur, à commencer par celles qui condamnent les comportements jugés insultants aux coutumes locales, l’homosexualité, ou les démonstrations d’affection en public.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 07/11/2020 à 16h34