Les forces irakiennes sont entrées dans l'aéroport de Mossoul

Les forces irakiennes sont entrées jeudi dans l'aéroport de Mossoul appuyées par des avions, des drones et des hélicoptères.

Les forces irakiennes sont entrées jeudi dans l'aéroport de Mossoul appuyées par des avions, des drones et des hélicoptères. . DR

Appuyées par des avions, des drones et des hélicoptères, les forces irakiennes sont entrées jeudi dans l'aéroport désaffecté de Mossoul, où elles combattent les jihadistes qui défendent les derniers quartiers sous leur contrôle dans la deuxième ville d'Irak.

Le 23/02/2017 à 10h37

L'assaut a été déclenché au cinquième jour de l'offensive pour finir de reprendre la totalité de Mossoul, dernier grand bastion du groupe terroriste Darch.

"Nous sommes entrés dans l'aéroport et nos unités du génie sont en train de nettoyer les routes" des engins explosifs laissés par l'EI, a indiqué Hicham Abdul Kadhem à des journalistes de l'AFP sur le terrain.

Cet homme commande le régiment Scorpion des Forces d'intervention rapide (FIR) du ministère de l'Intérieur qui, avec la police, mène cette offensive depuis le sud.

Les combattants apparaissaient souriants et confiants en partant à bord de pick-ups de la localité d'Al-Bousseif qui surplombe l'aéroport. Au loin, émergent les premiers immeubles du sud de Mossoul.

L'avancée des forces irakiennes est soutenue par des frappes aériennes de la coalition internationale dirigée par Washington. Des véhicules blindés américains circulaient également vers l'aéroport.

Le colonel John Dorrian, porte-parole de la coalition, a indiqué mercredi que des soldats américains "avaient essuyé des tirs en différentes occasions". "Ils ont riposté en différentes occasions, dans et autour de Mossoul", a-t-il dit, sans vouloir préciser s'il y avait eu des blessés.

Les forces irakiennes contrôlent les parties sud et ouest de l'aéroport, a précisé le commandant Kadhem, en indiquant que des démineurs avaient commencé à désamorcer les engins explosifs laissés par les terroristes.

Le commandement régional, qui coordonne l'opération, a également annoncé que les forces d'élite du contre-terrorisme avaient pénétré sur la base militaire voisine de Ghazlan où des soldats étaient stationnés avant que Darch ne s'empare de la ville en juin 2014.

La reprise de l'aéroport va ouvrir la voie à un assaut sur la périphérie sud-ouest de Mossoul, à proximité des rives du Tigre, le fleuve qui coupe la ville en deux.

Le nombre exact des terroristes présents sur l'aéroport n'est pas connu, mais des images satellites ont montré qu'ils avaient endommagé la piste.

Selon des responsables américains du renseignement, quelque 2.000 combattants de Darch restent toujours retranchés dans Mossoul. Leur nombre était estimé entre 5.000 et 7.000 avant le début de l'offensive sur la ville le 17 octobre.

Cette nouvelle avancée intervient un mois tout juste après la reprise de la partie orientale de la ville où la sécurité reste précaire, plusieurs attentats ayant frappé des zones "libérées".Ces derniers jours, les forces irakiennes avaient consolidé leurs positions et repris plusieurs zones autour de Mossoul, permettant à des centaines de civils de fuir leurs villages.

Alors que la bataille s'annonce comme l'une des plus meurtrières de la guerre anti-Daech, l'ONU et les ONG s'inquiètent pour les quelque 750.000 habitants de Mossoul-ouest, dont près de la moitié sont des enfants. Leurs conditions de vie sont de plus en plus précaires dans cette zone désormais coupée de l'extérieur et privée d'approvisionnement.

Mercredi soir, un avion de l'armée a largué des milliers de lettres écrites par des habitants de Mossoul-Est destinées aux civils bloqués sur la rive ouest.

"Soyez patients et aidez-vous les uns les autres (...). La fin de l'injustice est proche", peut-on lire sur l'une d'entre elles, signée "Des gens du côté est". "Restez chez vous et coopérez avec les forces de sécurité. Ce sont vos frères, venus pour vous libérer", conseille une autre.

Selon des sources médicales et des habitants s'exprimant de Mossoul-ouest sous le couvert de l'anonymat, les plus faibles commencent à mourir de malnutrition et du manque de médicaments.

Le 23/02/2017 à 10h37