Migrants africains expulsés d'Algérie: des ONG latino-américaines dénoncent "des traitements cruels et inhumains"

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Des associations latino-américaines des droits de l'Homme et de la société civile ont dénoncé "des traitements cruels et inhumains" du régime algérien à l'égard des migrants africains expulsés d'Algérie et refoulés vers le désert de manière "dégradante".

Le 30/06/2018 à 18h48

Dans un communiqué parvenu à la MAP, la Fondation Global Africa Latina, regroupant des acteurs culturels de plusieurs pays d'Amérique Latine et les organisations Socpinda AC, Scolarité COMEX, Agence mexicaine de la formation, l'organisation mexicaine des droits de l'Homme et la Fondation civile, ont exprimé leur "rejet total de la politique algérienne inhumaine de refouler les migrants vers la mort, avec la complicité du polisario", expliquant que "des milliers de migrants africains ont été expulsés d'Algérie et livrés à leur sort dans le désert de manière cruelle et inhumaine".

"Nous savons que l'Algérie a forcé sous la menace des armes plus de 13.000 migrants à quitter le pays à la marche sous le soleil du désert, dépourvus d'eau et de nourriture", déplore ce collectif d'ONG, faisant savoir que "ces migrants ont été transportés à bord de camions par des militaires algériens vers la frontière, et livrés à leur sort dans le désert le plus inclément de la planète, en les contraignant à marcher sous la menace des armes".

"Ces actions doivent être dénoncées auprès de la communauté internationale compte tenu de leur gravité, étant donné que la température atteint dans cette région les 48 degrés", souligne le communiqué, ajoutant que "des militaires algériens obligent avec la force des civils -dans des actions similaires à la politique nazie d'extermination- à traverser la frontière avec le Niger à travers le désert où des femmes, enfants et jeunes meurent sous la chaleur".

"Nous voulons dénoncer l'Algérie et le polisario pour cautionner cette politique consistant à abandonner des milliers de personnes sous la chaleur implacable du désert", font savoir ces ONG latino-américaines, notant que des rapports internationaux relèvent que des centaines de personnes n'arrivent pas à destination et sont perdues à jamais dans le désert.

Et le communiqué de préciser que d'après des estimations des organisations internationales des droits de l'Homme, l'Algérie a abandonné au cours de ces 14 derniers mois pas moins de 13.000 migrants dans le désert saharien.

"Nous sommons l'Algérie qui maintient un hermétisme au sujet des expulsions à mettre fin à cette barbarie humanitaire méconnue en Occident", relèvent les ONG latino-américaines, appelant les organisations des droits de l'Homme à dénoncer ces actions barbares.

Suivant le même modus operandi, quelque 25.000 autres migrants ont été contraints dans ces mêmes conditions à se rendre au Mali voisin, indique la même source, disant ignorer combien parmi eux ont perdu la vie lors de la traversée du désert.

Si le mutisme entourant cette politique d'expulsion impulsée par l'Algérie et ses alliés historiques arrange le polisario, pour ce collectif d'organisations latino-américaines, dénoncer cette politique est un droit et une obligation morale. "Nous exprimons notre solidarité avec les victimes et nous appelons l'Algérie à développer une politique migratoire humaine et solidaire", conclut le communiqué.

Le 30/06/2018 à 18h48