Moderna va investir 500 millions de dollars dans la construction d’une usine de vaccins à ARN messager en Afrique

Des flacons du vaccin de Moderna sont posés sur une table avant d'être chargés dans des seringues dans une clinique mobile de vaccination contre le Covid-19 à Bridgeport, Connecticut, le 20 avril 2021.

Des flacons du vaccin de Moderna sont posés sur une table avant d'être chargés dans des seringues dans une clinique mobile de vaccination contre le Covid-19 à Bridgeport, Connecticut, le 20 avril 2021. . Joseph Prezioso - AFP

Le laboratoire américain a annoncé, ce jeudi, la construction d’une usine sur le continent africain pour la production de vaccins anti-Covid-19, ainsi que d’autres vaccins basés sur la technologie ARN messager. Le pays d’implantation de la future installation n’a pas encore été choisi.

Le 07/10/2021 à 11h23

La société de biotechnologies américaine Moderna, qui a développé le vaccin anti-Covid-19 «ARNm-1273», annonce la construction en Afrique qui devrait être opérationnelle d’ici «deux à quatre ans», a déclaré Stéphane Bancel, PDG de Moderna, dans une interview au quotidien Le Figaro, publiée ce jeudi. L’investissement sera de 500 millions de dollars, rendu possible par les profits engrangés depuis un an par la vente des vaccins contre le Covid-19.

«C'est une décision stratégique de l'entreprise. Chaque année, nous examinons avec le conseil d'administration de Moderna nos grandes orientations à dix ans», a expliqué Stéphane Bancel. «Compte tenu de notre portefeuille important de vaccins en développement dans les maladies respiratoires, tropicales ainsi que contre le Sida, il était impossible d'imaginer le futur de Moderna sans une usine en Afrique. Les carences industrielles du continent en vaccins sont telles que nous nous devions d'agir», a-t-il souligné.

Le choix du pays africain où sera implantée cette usine reste à faire. Stéphane Bancel a précisé vouloir entrer en discussions avec «plusieurs pays», avec l’appui de la Banque Mondiale et d’autres bailleurs internationaux: le pays hôte sera choisi en fonction du cadre législatif entourant les brevets, et des compétences de la main d’œuvre locale, a-t-il fait savoir.

Dans une déclaration au journal français Les Echos, le patron de Moderna a indiqué que «sachant que ce type d'investissement est destiné à durer plusieurs dizaines d'années, nous cherchons un pays politiquement stable, doté d'infrastructures industrielles et de transport et respectueux de la législation».

Inaugurée dans deux à quatre ans, l’usine produira au minimum la substance active du vaccin contre le covid-19, et pourrait aussi être positionnée sur son conditionnement. Dans le cas contraire, Moderna s’appuiera sur un partenaire local.

Moderna est l'un des deux vaccins contre le Covid-19 à ARNm, l'autre étant développé par Pfizer et BioNTech. Il s'agit de la première annonce par un producteur de vaccins COVID-19 de fabriquer entièrement une substance vaccinale à ARNm en Afrique.

L'annonce du projet de construction de cette usine intervient au milieu d'appels croissants pour que les sociétés pharmaceutiques partagent le savoir-faire technique pour produire des vaccins Covid-19 afin d'aider à augmenter les approvisionnements pour les pays à revenu faible et intermédiaire. Cette annonce de Moderna n’implique pas de transfert de technologie vers un fabricant existant sur le continent.

Par Khalil Ibrahimi
Le 07/10/2021 à 11h23