Présidentielles en Autriche: l'extrême droite aux portes du pouvoir

Présidentielles en Autriche: les deux candidats en lice. 

Présidentielles en Autriche: les deux candidats en lice.  . DR

Les Autrichiens ont commencé à voter dimanche pour un scrutin âprement disputé, qui pourrait voir pour la première fois un candidat d'extrême droite accéder à la présidence d'un Etat de l'Union européenne.

Le 04/12/2016 à 15h11

Vice-président du parlement et cadre du Parti de la liberté (FPÖ), Norbert Hofer, 45 ans, défie l'écologiste libéral Alexander Van der Bellen, 72 ans, dans cette élection présidentielle dont le résultat ne sera pas proclamé avant lundi.

La majorité des bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (06h00 GMT). Le scrutin sera clos à 17h00 (16h00 GMT), heure à partir de laquelle seront publiées les premières estimations. Quelque 6,4 milions d'électeurs sont appelés aux urnes.

Bien que le rôle du chef de l'Etat autrichien soit essentiellement protocolaire, une élection de Norbert Hofer constituerait une nouvelle victoire pour le camp populiste, six mois après le Brexit et un mois après la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, et alors que l'Italie se prononce parallèlement sur une réforme constitutionnelle.

L'enjeu est "la direction que l'Autriche va prendre (...) comment nous voyons notre avenir (...) et comment nous voulons être vus par le monde", a résumé lors de sa dernière intervention Alexander Van der Bellen, un économiste libéral et pro-européen.

M. Hofer, dont le parti avait salué le Brexit et l'élection de Donald Trump, a pour sa part souligné que "l'Europe est dans une crise profonde" et a appelé les électeurs à "se débarrasser" d'un "système poussiéreux". Il n'a toutefois pas plaidé ouvertement pour un "Öxit", une sortie de l'Autriche de l'UE.

Le ministère de l'Intérieur a indiqué que les résultats ne seraient pas proclamés avant lundi, jour où sera compté le vote par correspondance.

En mai, lors d'une première élection qui avait été annulée à la demande du FPÖ en raison de vices de procédure, le vote postal avait représenté pas moins de 16,7% des suffrages exprimés et avait massivement bénéficié à Alexander Van der Bellen, qui l'avait emporté sur le fil avec un peu moins de 31.000 voix d'avance.

Une des inconnues du scrutin porte sur le taux de participation (72,6% le 22 mai) après une campagne à rallonge qui a soumis les candidats à près de onze mois d'exposition et de joutes médiatiques devenues acrimonieuses. 

Le 04/12/2016 à 15h11