Sénégal: l’ASECNA peine à recouvrer 150 milliards de francs CFA de redevances

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Revue de presseL’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), qui a investi plus de 345 milliards de francs CFA depuis 2011 pour assurer la sécurité de la navigation aérienne en Afrique, peine à recouvrer 150 milliards de francs CFA de redevances aéronautiques.

Le 21/12/2015 à 19h20

Le recouvrement des redevances aéronautiques des compagnies nationales est un casse-tête pour l’ASECNA. La majeure partie de ses pavillons nationaux ne paient pas les redevances, contrairement aux autres compagnies (notamment étrangères) qui contribuent à plus de 80% au budget de l’institution, indique le directeur général de l’ASECNA, Amadou Ousmane Guittèye, dont les propos sont repris par la presse sénégalaise du lundi 21 décembre, dont «Le Quotidien».

Ainsi, l’ASECNA peine à recouvrer 150 milliards de francs CFA d’arriérés de paiement de redevances aéronautiques. Ce qui représente «presque une année de chiffre d’affaires» de l’institution. «Cela pose problème [car] c’est un ensemble d’activités que nous menons pour le compte des Etats et nousn'avons pas en contrepartie les ressources correspondantes […] sans compter les vieilles créances», a déploré le directeur général de l’ASECNA, lors d’une rencontre avec la presse, à Dakar, en prélude à la 130ème session du Conseil d’administration de l’agence.

Conscient que «nos» compagnies ont énormément de difficultés, le directeur général dit éviter d’être trop intransigeant. «Aujourd’hui, si l’ASECNA réclame ses arriérés de redevances à un certain nombre de compagnies aériennes, elles disparaissent immédiatement, elles arrêtent de fonctionner», dit-il.

Face à cette situation, l’ASECNA propose à ces compagnies réputées mauvaises payeuses «des accords de subrogation», c’est-à-dire une convention à travers laquelle les impôts du personnel de l’ASECNA viennent en déduction de l’ardoise des compagnies dont la majorité appartient aux Etats-membres.

L’autre solution consisterait, selon le directeur général, à la limitation de l’endettement en exigeant le paiement cash de la redevance de chaque mouvement. Une option qu’il évite jusque-là «pour ne pas créer de problèmes, parce que nous nous soucions aussi du développement du transport aérien» sur le continent, dit Amadou Ousmane Guittèye. Il indique, par ailleurs, que l'ASECNA a investi plus de 345 milliards de francs CFA depuis 2011 pour garantir la sécurité de la navigation aérienne en Afrique.

Par Abdelkrim Sall
Le 21/12/2015 à 19h20