Tariq Ramadan maintenu en détention: ce que la Justice exige avant une éventuelle libération

Tariq Ramadan.

Tariq Ramadan. . DR

La cour d’appel de Paris a décidé que Tariq Ramadan, gravement malade, resterait pour l’instant en détention. Elle demande une expertise médicale pour statuer sur sa remise en liberté.

Le 15/02/2018 à 16h07

La cour d'appel de Paris a décidé que Tariq Ramadan resterait pour l’instant en détention et a ordonné une expertise sur l'état de santé de Tariq Ramadan, écroué et inculpé pour viols, avant de statuer sur sa remise en liberté, a-t-on appris jeudi de sources concordantes. Mis en examen début février, l'islamologue suisse conteste son placement en détention provisoire, notamment pour raisons médicales. L'examen de son recours, qui devait se tenir ce jeudi après-midi, a été renvoyé au 22 février.

Les avocats du théologien musulman avaient proposé, plutôt dans la journée, la remise de son passeport suisse et le versement d'une caution de 50.000 euros afin d'obtenir sa libération.

Le théologien suisse de 55 ans est en détention provisoire à la prison de Fleury-Mérogis, près de Paris. Sa mise en examen intervient après les plaintes de deux femmes. Depuis le début de cette affaire, qui a émergé dans le sillage du scandale Weinstein, Ramadan conteste les accusations portées contre lui pour des faits qui auraient eu lieu le 9 octobre 2009 et en mars-avril 2012. Ses avocats ont déposé mercredi à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris un mémoire de 30 pages.

Ils y proposent notamment, outre la remise du passeport et le versement d'une caution, une obligation de pointer chaque jour au commissariat, une interdiction d'entrer en contact avec les deux accusatrices et de quitter le territoire. Les conseils soutiennent également que l'état de santé de leur client, atteint d'une sclérose en plaques et arrivé en ambulance à l'audience de jeudi, n'est pas "compatible avec un maintien en détention". Ils s'appuient sur un examen médical établi le 13 février 2018.

Dans leur mémoire, les avocats s'en prennent également aux déclarations des deux plaignantes, Henda Ayari et une autre femme connue sous le pseudonyme "Christelle". Concernant la première, ils soulignent que la date qu'elle donne pour les faits présumés, fin mars/début avril 2012, n'est pas compatible avec d'autres éléments du dossier. Dans l'autre volet, c'est l'horaire de la rencontre avec "Christelle" et la nature des faits qui sont contestés. Celle-ci a assuré qu'ils avaient eu lieu le 9 octobre 2009 à Lyon, dans l'après-midi. Or la défense du théologien affirme qu'il n'est arrivé en avion à Lyon qu'à 18h35, peu avant une conférence. Mais sa présence dans ce vol n'a pas été vérifiée, seule une réservation avait été versée au dossier.

Le 15/02/2018 à 16h07