Terrorisme: l'Arabie saoudite exécute 47 personnes dont un imam chiite

Un membre de la police spéciale saoudienne.

Un membre de la police spéciale saoudienne. . DR

L'Arabie saoudite a procédé à l'exécution de 47 personnes dont un imam chiite, Nimr al-Nimr, pour des faits de terrorisme, a annoncé samedi 2 décembre le ministère saoudien de l'Intérieur.

Le 02/01/2016 à 12h31

L'Arabie saoudite a exécuté 47 personnes condamnées pour terrorisme, a annoncé samedi le ministère de l'Intérieur. La plupart des personnes exécutées étaient impliquées dans une série d'attaques organisées par Al-Qaïda entre 2003 et 2006.

Les condamnés ont été exécutés dans douze villes différentes du royaume, a précisé le ministère de l'Intérieur dans une déclaration relayée par l'agence officielle SPA.

Parmi eux, le dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, 56 ans, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été la figure de proue d'un mouvement de contestation qui avait éclaté en 2011 dans l'est de l'Arabie où vit l'essentiel de la minorité chiite.

Cette communauté, qui se concentre dans la province orientale, se plaint d'être marginalisée dans ce pays majoritairement sunnite.

Le cheikh Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour "sédition", "désobéissance au souverain" et "port d'armes" par un tribunal de Ryad spécialisé dans les affaires de terrorisme.

L'arrestation de cheikh Nimr en juillet 2012 s'était déroulée de manière mouvementée et deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations qu'elle avait provoquées.

L'Iran, puissance chiite dont les relations sont tendues avec l'Arabie saoudite, a mis en garde à plusieurs reprises Ryad contre l'exécution du dignitaire chiite.

Parmi les personnes exécutées samedi, figurent aussi des sunnites condamnés pour leur implication dans des attentats meurtriers revendiqués par le groupe jihadiste Al-Qaïda en 2003 et 2004, ainsi qu'un Egyptien et un Tchadien.

La liste inclut le nom de Fares al-Shuwail que des médias saoudiens ont présenté comme étant un leader religieux d'Al-Qaïda en Arabie saoudite, arrêté en août 2004.

Le 1er décembre, la branche d'Al-Qaïda au Yémen avait menacé de faire "couler le sang" si les autorités saoudiennes décidaient de mettre à mort des jihadistes détenus en Arabie.

"Nous entendons parler d'exécutions que le gouvernement des Al-Saoud a l'intention de pratiquer contre des frères moudjahidine actuellement détenus. Nous faisons le serment de sacrifier notre propre sang pour sauver le leur", avait affirmé Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa).

Il s'agit des premières exécutions de l'année 2016 dans ce royaume ultra-conservateur qui avait exécuté 153 personnes l'année dernière, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Le 02/01/2016 à 12h31