A une journaliste qui lui demandait hier, mardi, s'il pouvait envisager de sanctionner personnellement le président russe, Joe Biden a répondu «oui», puis «je peux le concevoir», ci-dessous à partir de la seconde 00:59.
Si la Russie «envahit tout le pays», ou «même beaucoup moins» que cela, il y aura «d'énormes conséquences» et cela «changerait le monde», a encore indiqué le président américain.
Qui a toutefois fixé, une nouvelle fois, les limites de toute riposte américaine: «nous n'avons pas l'intention de déployer des forces américaines ou de l'Otan en Ukraine», qui n'est pas membre de l'alliance militaire occidentale.
Sur le plan économique en revanche, les Etats-Unis sont prêts à taper fort.
«Il n'est plus question de réponse graduée. Cette fois nous commencerons d'emblée par le haut de l’échelle» des sanctions, a dit un haut responsable de la Maison Blanche hier, mardi.
Washington cherche à renverser le rapport de force instauré par Vladimir Poutine. Accusé d'avoir massé plus de 100.000 militaires à la frontière de l'Ukraine, le président russe veut bousculer l'emprise américaine sur l'équilibre militaire et stratégique en Europe, et particulièrement à l'Est.
Après avoir mis en alerte 8.500 militaires susceptibles de renforcer très rapidement les rangs de l'Otan, les Etats-Unis ont mis en scène au cours de la journée d’hier, mardi, une livraison d'équipement militaire à l'Ukraine.
We stand united with Ukraine and urge Russia to take the path of de-escalation. Our delivery of defensive security assistance to Ukraine today will bolster Ukraine’s defenses in the face of Russian aggression. pic.twitter.com/Wy2grLnDf1
— Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) January 26, 2022
Washington a également averti la Biélorussie qu'elle s'exposait à une riposte «rapide» et «ferme» s'il laissait la Russie utiliser son territoire pour attaquer l'Ukraine.
Military equipment continues to flow to the #Ukrainian border
— NEXTA (@nexta_tv) January 25, 2022
More than 30 trucks and armored personnel carriers were seen today near #Solihorsk. pic.twitter.com/09mPmfilWq
Les forces armées russes ont quant à elles lancé hier une nouvelle série de manœuvres à proximité de l'Ukraine et en Crimée annexée.
The first shots from the construction of the fence on the border. pic.twitter.com/r58n0b5y4T
— NEXTA (@nexta_tv) January 25, 2022
Pour le Kremlin, c'est Washington qui provoque une nouvelle «exacerbation», que ce soit en mettant des troupes en alerte ou en rapatriant des familles de diplomates américains d'Ukraine, une initiative imitée hier par le Canada.
Technologie, dollars, gazWashington envisage, selon le haut responsable de la Maison Blanche, d'interdire l'exportation vers la Russie de technologie américaine.
Les Etats-Unis menacent aussi d'asphyxier les banques russes en leur interdisant les transactions en dollars, devise reine des échanges internationaux.
.@SecBlinken: In the event that there is a renewed Russian incursion, Russian forces going into Ukraine, there is going to be a swift, a severe, and united response. pic.twitter.com/RJz4qK1Olv
— Department of State (@StateDept) January 26, 2022
Quant aux éventuelles sanctions contre Vladimir Poutine lui-même, Joe Biden n'a pas précisé leur nature. Lorsque Washington sanctionne des personnalités étrangères, cela passe, le plus souvent, par un gel de leurs avoirs et une interdiction de transaction avec les Etats-Unis.
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Reste un point extrêmement délicat, susceptible d'entamer la cohésion entre Occidentaux: les hydrocarbures russes. Les Européens craignent, en cas d'escalade, d'être privés en plein hiver du gaz russe, qui couvre plus de 40% de leurs besoins.
«Nous pensons être prêts à trouver des approvisionnements alternatifs couvrant une majorité significative des potentielles coupes» dans la livraison de gaz russe, a promis le haut responsable américain.
Cet allié des Etats-Unis a d'immenses réserves de gaz naturel. Il est aussi le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.
Réponse écriteLa Russie, considérée comme marraine des séparatistes pro-russes que Kiev combat dans l'est du pays depuis huit ans, dément tout projet d'offensive, mais lie une désescalade à des traités figeant l'Otan, de manière à ce que l'Ukraine en particulier n'y adhère jamais.
La demande est jugée inacceptable en Europe comme en Amérique. Mais Washington a néanmoins promis de remettre cette semaine une réponse écrite aux Russes.
Dans ce pas de deux entre les Etats-Unis et la Russie, voulu par Vladimir Poutine, les Européens cherchent à se faire entendre.
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«La discussion entre les Etats-Unis et la Russie est-elle une bonne chose? Oui. Cette discussion a-t-elle donné des résultats concrets? Je n'en ai pas vu», a lancé le président français Emmanuel Macron, décidé à avoir son propre canal de communication avec Vladimir Poutine.
Il aura vendredi prochain, 28 janvier 2022, un entretien téléphonique avec son homologue russe.
«S'il devait y avoir une agression» de la Russie contre l'Ukraine, «la riposte sera là et le coût sera très élevé», a toutefois averti hier, mardi 25 janvier 2022, le dirigeant français, affichant sa cohésion avec les Américains en la matière.
Le dialogue avec la Russie doit se poursuivre pour réengager un processus de désescalade, obtenir des garanties sur la sécurité aux frontières de notre Europe. En format Normandie. En Européens. Avec l’OTAN. Sans naïveté : s’il devait y avoir une agression, la riposte serait là. pic.twitter.com/ZV7WJk3jxC
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 25, 2022
Washington lui a rendu la politesse. «Nous soutenons tout ce qui pourrait réellement réduire les tensions», a dit hier, mardi, le porte-parole du département d'Etat, assurant que le «degré de coordination entre les Français et les Etats-Unis était excellent».
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