Une première: un pénis greffé avec succès en Afrique du Sud

Reuters

Une première dans l’histoire de la médecine. Des médecins sud-africains ont réussi à transplanter un pénis à une victime d'une circoncision ratée. L’intervention chirurgicale a duré près de 9 heures.

Le 14/03/2015 à 18h37

Des médecins sud-africains ont annoncé la réussite de la greffe d’un pénis à un jeune sud-africain. Une greffe effectuée à l’hôpital Tygerberg à Cap Town en Afrique du Sud. «C’est une percée massive en matière de médecine. Nous avons prouvé que cela peut être opéré. Nous pouvons donner à quelqu'un, un organe qui est plus fonctionnel que le sien», a déclaré le Pr. Frank Graewe, membre de l’équipe médicale.

De son côté, le Pr. André Van der Merwe, qui a supervisé l'opération, a confirmé que son patient avait bel et bien récupéré ses capacités d’érection et de plaisir sexuel. «Nous avons fait en sorte que le pénis puisse devenir pleinement fonctionnel dans deux ans, mais pour l'instant les signaux sont au vert et l’organe sexuel fonctionne correctement», a ajouté le spécialiste.

Selon l’équipe médicale, le patient est l'un des 250 jeunes Sud-africains forcés chaque année de subir l'amputation du pénis en raison de complications consécutives à des circoncisions traditionnelles, principalement chez les populations tribales Xhosa, loin des zones urbaines. «C’est une situation très grave. Pour un jeune homme de 18 ou 19 ans, la perte de son pénis peut être extrêmement traumatisante», a encore souligné le Pr. Van der Merwe qui a noté «un besoin accru en Afrique du Sud pour ce type de procédure, plus que partout ailleurs dans le monde. Beaucoup de jeunes hommes perdent leur pénis chaque année en raison de complications dues à la circoncision traditionnelle».

Première allogreffe en 2006La première greffe d'un pénis de 10 cm avait été réalisée en Chine en 2006 sur un homme de 44 ans qui n'avait plus qu'un centimètre de verge suite à un accident. Mais le patient n'avait pas supporté cet organe «étranger» et avait demandé à ce qu'on le lui retire 10 jours plus tard. Aussi, si la maîtrise technique de la transplantation de pénis était considérée comme acquise, force est de constater que la seule obtention d'érections ne peut être vue comme un succès et que le défi immunologique, ici relevé, constitue une véritable victoire.

Par Hicham Alaoui
Le 14/03/2015 à 18h37