Vidéo. France: Eric Zemmour crée encore une fois la polémique, le CSA sommé d'agir

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Le PCF a exhorté le Conseil supérieur de l'audiovisuel à prendre des sanctions contre CNews après de nouveaux propos "innommables" d'Eric Zemmour, tandis qu'EELV (Europe écologie les verts) demande l'arrêt de la diffusion de son émission.

Le 25/10/2019 à 15h58

EELV va également écrire au CSA, a indiqué à l'AFP le porte-parole du parti Julien Bayou, qui avait estimé jeudi dans un tweet que "si le CSA sert à quelque chose", l'émission d'Eric Zemmour sur Cnews "ne peut continuer".

David Cormand, le secrétaire national du parti écologiste, a "annulé sa participation dans la matinale" vendredi, a-t-il précisé.

Contacté, le CSA a précisé avoir reçu des saisines concernant l'émission du polémiste sur Cnews, mais sans souhaiter donner le nombre de plaintes.

Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, a écrit jeudi au président du CSA Roch-Olivier Maistre pour lui demander "d'examiner les sanctions auxquelles son comportement expose la chaîne CNews", et de "rappeler" à sa direction "qu'en agissant comme elle le fait, elle endosse la responsabilite des propos ignobles" d'Eric Zemmour.

Dans l'émission "Face à l'info" mercredi, Zemmour, demandant si l'"on voit l'histoire en fonction des intérêts de la France ou (...) en fonction des intérêts de sa communauté d'origine", a dit être "du côté du général Bugeaud" qui, lorsqu'"il arrive en Algérie, commence à massacrer les musulmans et même certains juifs".

Le général Thomas Robert Bugeaud a participé à la conquête de l'Algérie par la France, réalisée entre 1832 et 1871. Dans les années 1840, il avait mis en place une "politique de la terre brûlée" avec des colonnes militaires mobiles, des "enfumades" (des feux pour asphyxier des personnes réfugiées dans une grotte), des razzias et des regroupements de populations, selon l'historien Benjamin Stora.

Roussel a dénoncé dans son courrier au CSA, qu'il a tweeté, une "nouvelle surenchère innommable", une "apologie du crime de masse" qui "tombe clairement sous le coup de la loi".

Une autre chaîne, LCI, avait été au coeur d'une polémique fin septembre après la diffusion en direct d'un discours d'Eric Zemmour lors d'une "convention de la droite" organisée par des proches de Marion Maréchal Le Pen. Il s'en était pris aux immigrés "colonisateurs" et à "l'islamisation" et avait repris à son compte la théorie du "grand remplacement" de l'écrivain Renaud Camus.

Jeudi, un mois après la diffusion du discours d'Eric Zemmour, le CSA a dit avoir "fermement mis en garde LCI" et lui avoir rappelé qu'elle doit veiller à respecter ses obligations en matière de propos discriminatoires.

Le "gendarme de l'audiovisuel" a aussi rappelé plus globalement les télévisions et radios à leur responsabilité au regard de la nécessité de préserver la cohésion sociale.

"De manière générale, au regard des tensions qui affectent la société française, le Conseil supérieur de l'audiovisuel en appelle à la responsabilité des médias audiovisuels. La liberté d'expression, y compris sous des formes polémiques, tout comme la liberté éditoriale, ne saurait justifier la diffusion de propos susceptibles d'inciter à la haine ou aux discriminations", a-t-il souligné.

Le 25/10/2019 à 15h58