Vidéo. Les manifestants au Généralissime Gaid Salah: "amenez Bouteflika dans son fauteuil roulant"

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Disparu complètement des écrans radar depuis sa destitution le 2 avril sous la pression de la rue, l'ex-président de la république d'Algérie, Abdelaziz Bouteflika, a cristallisé, lors du 17è vendredi antisystème (14 juin 2019), la colère des manifestants qui ont appelé à son jugement. Décryptage.

Le 15/06/2019 à 11h13

La sombre page d'Abdelaziz Bouteflika n'est pas soldée avec sa "démission" en ce mémorable 2 avril 2019, sous la pression de la rue algérienne. "Amenez le, même dans son fauteuil roulant", ont scandé à gorge déployée les Algériens lors du 17ème vendredi des manifestations antisystème millionnièmes, qui se sont déroulées hier 14 juin dans les quatre coins de l'Algérie. 

"Mazal Bouteflika, mazal, mazal!" (Bouteflika est toujours là), s'écriaient d'autres Algériens, lors de ce 17è vendredi de manifestations antisystème, où l'ex-président s'est "invité" avec force, à la faveur de la reddition des comptes exigée par un peuple algérien frère pillé et précarisé. Pas moins de 1000 milliards de dollars ont été dilapidés durant les vingt années de règne de la famille Bouteflika. 

À toutes fins utiles, il faut noter que le retour de Bouteflika dans les manifestations antisystème a coïncidé avec l'historique décision du gouvernement fédéral suisse d'engager une procédure de restitution des avoirs du peuple algérien pillés par le clan familial et politique de Bouteflika. 

Pas plus tard que mercredi 5 juin, le chef du Département suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a aen effet annoncé la décision du gouvernement fédéral de procéder au gel des avoirs du clan Bouteflika. "Le gouvernement fédéral est disposé à collaborer avec les autorités algériennes pour garantir le retour de l'argent pillé par le clan familial et politique de l'ex-président", avait certifié le chef de la diplomatie suisse, en réponse à une demande présentée le 5 juin par un député du Parti socialiste suisse, Sommaruga Carl. 

Pour rappel, le frère de l'ex-président algérien, Saïd Bouteflika, avait été arrêté et incarcéré début mai dernier, aux côtés de deux tristes figures du règne despotique des Bouteflika, en l'occurence les généraux Athmane Tartag et Mohamed Mediène, alias "Toufik", ex-patron de l'ancien tout puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS).

Un rebondissement spectaculaire qui a entraîné un effet d'avalanche, puisque d'autres symbôles, non moins tristes, de ce même règne dictatorial allaient tomber, à l'instar des deux anciens chefs du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. 

L'absence criante de Bouteflika pèse ainsi lourdement sur le déroulement du procès anticorruption grandeur nature entamé par la justice algérienne, à l'instigation du général Gaïd Salah, qui est lui aussi l'une des pièces maîtraisses de ce même régime assassin et corrompu.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 15/06/2019 à 11h13