Vidéo. Nucléaire iranien: "notre patience a des limites!", lance Washington à Téhéran

Le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri, prend la parole lors de la Conférence internationale sur les revendications juridiques et internationales de la "Sainte Défense" à Téhéran, le 23 février 2021.

Le chef d'état-major des forces armées iraniennes, le général de division Mohammad Bagheri, prend la parole lors de la Conférence internationale sur les revendications juridiques et internationales de la Sainte Défense à Téhéran, le 23 février 2021. . ATTA KENARE / AFP

Le 25/02/2021 à 06h53

VidéoLes Etats-Unis ont manifesté hier, mercredi 24 février 2021, une certaine impatience face à l'absence de réponse de l'Iran sur une possible rencontre directe pour lancer le processus de sauvetage de l'accord sur le nucléaire iranien.

"Notre patience a des limites!", a lancé le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price à des journalistes qui lui demandaient combien de temps l'offre américaine de dialogue resterait sur la table.

Il a estimé que le retour à "des contraintes vérifiables et permanentes sur le programme nucléaire iranien" était "un défi urgent".

"Le détail de ce qui pourrait être sur la table à l'avenir, on veut en discuter, avec nos partenaires, dans le contexte de l'offre" de "discussions avec les Iraniens", a insisté Ned Price.

Il a par ailleurs refusé de conditionner le retour dans l'accord de 2015 à la libération par la République islamique de ressortissants américains "injustement détenus".

"Nous n'avons pas de priorité plus importante que leur retour", a-t-il assuré. Pour autant, "nous ne voulons pas lier leur sort à un problème qui est complexe, difficile, et qui peut s'étirer sur le long terme", a-t-il ajouté.

Le gouvernement de Joe Biden a dit il y a six jours qu'il acceptait une invitation des Européens à une future réunion informelle avec l'Iran et les autres signataires de l'accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie).

Mais depuis, les autorités iraniennes n'ont pas répondu.

"Nous attendons de savoir quelle sera la réponse de l'Iran à l'invitation européenne", a dit pour sa part la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.

L'ex-président américain Donald Trump a retiré en 2018 les Etats-Unis de cet accord international, estimant qu'il était insuffisant. Il a dans la foulée rétabli toutes les sanctions américaines qui avaient été levées en échange des restrictions imposées au programme nucléaire iranien.

De son côté, Téhéran a commencé à s'affranchir de ses engagements nucléaires pour protester contre les mesures punitives de Washington, et exige leur levée pour revenir dans les clous.

Joe Biden a lui promis de revenir dans l'accord de 2015 "si" l'Iran respecte à nouveau ses engagements.

Le "séquençage" des décisions de chaque pays doit être, dans l'esprit des Etats-Unis, l'objet de ce dialogue direct avec l'Iran. Le gouvernement américain refuse jusqu'ici d'évoquer d'éventuels gestes de bonne volonté préalables à une rencontre avec les autorités iraniennes.

Plusieurs ténors républicains ont appelé Joe Biden à ne pas revenir dans l'accord sans avoir obtenu la libération de ces détenus.

Le 25/02/2021 à 06h53