Vidéos. Coronavirus: la vaccination ouverte à tous en Inde, New Delhi confinée

Des agents électoraux portent un équipement de protection à titre préventif contre le Covid-19, à l'intérieur d'un bureau de dépouillement des votes pour les élections à l'assemblée législative de l'Etat d'Assam à Guwahati le 2 mai 2021.

Des agents électoraux portent un équipement de protection à titre préventif contre le Covid-19, à l'intérieur d'un bureau de dépouillement des votes pour les élections à l'assemblée législative de l'Etat d'Assam à Guwahati le 2 mai 2021. . Biju BORO / AFP

Le 02/05/2021 à 07h31

VidéoL'Inde a ouvert hier, samedi 1er mai, sa campagne de vaccination contre le coronavirus à l'ensemble de sa population adulte, malgré la pénurie de vaccins, et prolongé d'une semaine le confinement de la capitale New Delhi, pour freiner l'explosion des contaminations, avec un nouveau record mondial.

En première ligne face à la pandémie avec le Brésil, l'Inde a répertorié samedi 401.993 nouvelles contaminations sur les dernières 24 heures, une première mondiale, a annoncé le ministère de la Santé. Au total, plus de 151 millions de personnes ont été contaminées dans le monde depuis fin 2019, dont plus de 3,18 millions sont décédées, selon un bilan de l'AFP samedi.

Sur le seul mois d'avril, l'Inde a détecté environ sept millions de nouvelles infections. Quelque 3.523 morts ont été enregistrées samedi sur la journée écoulée, portant le total à 211.853 décès. Nombre d'experts estiment toutefois que les chiffres réels sont beaucoup plus élevés.

L'ambition de ce pays d'1,3 milliard d'habitants de vacciner ses 600 millions d'adultes semble déjà compromise.

Plusieurs Etats, dont le Maharashtra (Ouest) et New Delhi -parmi les plus touchés-, ont prévenu qu'ils étaient à court de vaccins et que le déploiement élargi de la campagne était menacé par des querelles administratives, une confusion sur les prix et des problèmes techniques sur la plateforme numérique de vaccination du gouvernement.

"Impact significatif"Jusqu'à présent, environ 150 millions de vaccins ont été administrés, ce qui représente 11,5% de la population, et à peine 25 millions d'habitants ont reçu leurs deux doses.

Au moins 16 malades du Covid-19 et deux infirmières sont morts samedi dans l'incendie de l'hôpital de Bharuch, dans le Gujarat (ouest), qui a frappé des services de santé débordés.

L'aide médicale internationale, annoncée par plus de 40 pays, a commencé à arriver cette semaine en Inde.

Pour tenter d'alléger la pression sur les services de santé, les autorités de New Delhi ont annoncé la prolongation d'une semaine du confinement de la mégalopole, qui devait s'achever lundi.

Le conseiller médical de la présidence américaine, le Dr Anthony Fauci, a recommandé l'instauration immédiate d'un confinement national de plusieurs semaines, une option face à laquelle le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi s'est montré réticent.

"Personne n'aime voir un pays confiné (...) mais si vous le faites juste pour quelques semaines, vous pourriez avoir un impact significatif sur la dynamique de l'épidémie", a déclaré le Dr Fauci dans une interview à la presse indienne.

"Marathon de prières"A l'échelle mondiale, l'Amérique latine est également frappée de plein fouet, à commencer par le Brésil -où la vaccination n'a toujours pas décollé qui a enregistré samedi 2.656 nouveaux décès.

Au total, le pays de 212 millions d'habitants déplore 406.437 morts, ce qui en fait le deuxième plus endeuillé au monde derrière les Etats-Unis (plus de 576.000 morts).

L'Equateur a aussi terminé le mois d'avril sur un record mensuel de contagions avec plus de 53.000 nouveaux cas.

Alors que le pape François a lancé samedi un "marathon de prières" -qui sera relayé par trente sanctuaires à travers le monde- pour la fin de la pandémie, l'Europe et les Etats-Unis espèrent la laisser derrière eux d'ici l'été, grâce à l'accélération de la vaccination.

L'Organisation mondiale de la Santé a d'ailleurs accordé vendredi son homologation d'urgence au vaccin contre le Covid-19 du laboratoire américain Moderna, le cinquième à bénéficier d'une telle validation de l'agence sanitaire de l'ONU.

Cent millions de personnes sont entièrement vaccinées contre le coronavirus aux Etats-Unis, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires américaines, saluant une "étape majeure".

Certains pays européens assouplissent de leur côté les restrictions, espérant relancer leurs économies plombées par les mesures sanitaires.

Le Portugal a ainsi rouvert samedi sa frontière avec l'Espagne et entamé la dernière phase de son déconfinement entamé à la mi-mars.

La Pologne a également commencé samedi la levée progressive de ses restrictions, comme en Ukraine, où centres commerciaux, restaurants et salles de sport ont rouvert leurs portes, avant les écoles mercredi.

En revanche, en Russie, pays parmi les plus touchés au monde selon ses statistiques de surmortalité qui ne correspondent pas aux chiffres officiels de mortalité Covid, dix jours fériés ont été décrétés pour lutter contre un regain épidémique, du 1er au 10 mai.

Manifestations anticonfinementLes restrictions de mouvement en vigueur dans d'autres pays continuaient à susciter des protestations, notamment en Europe et sur le continent américain.

Au Canada, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé samedi à Montréal pour dénoncer les mesures sanitaires, dont le port du masque obligatoire en cas de rassemblement à l'extérieur ou l'imposition d'un couvre-feu provincial depuis début janvier. Le cortège a rassemblé 30.000 personnes selon Radio-Canada, soit la plus importante manifestation anticonfinement de ces derniers mois au Québec.

Et à Bruxelles, la police belge est intervenue en force samedi pour disperser plusieurs milliers de personnes venues "faire la fête" dans un parc malgré l'interdiction des autorités. "On est là pour défendre notre liberté. Le masque? Non je n'en porte plus, je veux être libre", a expliqué un lycéen de 18 ans.

A Helsinki, la police finlandaise a annoncé avoir arrêté une cinquantaine de participants à une manifestation de quelques centaines de personnes.

Au Brésil, plusieurs centaines de manifestants s'étaient donné rendez-vous à Rio de Janeiro avec des banderoles réclamant une "intervention militaire" pour renforcer les pouvoirs du président Jair Bolsonaro.

Il y a deux semaines, ce dernier avait déclaré attendre "un signe du peuple" pour "prendre des mesures" afin de mettre un terme aux restrictions prises localement par les maires ou les gouverneurs pour tenter d'endiguer la propagation du coronavirus.

Le 02/05/2021 à 07h31