France: décès de la couturière française Sonia Rykiel

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La célèbre couturière française Sonia Rykiel est morte ce jeudi 25 août à Paris des suites de la maladie de Parkinson. Elle avait 86 ans.

Le 25/08/2016 à 11h48

Sonia Rykiel, fondatrice de la maison de couture du même nom et surnommée «la Reine du tricot», est morte jeudi à Paris des suites de la maladie de Parkinson, a annoncé à l'AFP sa fille Nathalie. Elle avait 86 ans.

«Ma mère est décédée cette nuit à Paris, chez elle, à 5 heures du matin, des suites de la maladie de Parkinson», maladie qu'elle avait évoquée dans un livre en 2012, a déclaré Nathalie Rykiel, elle aussi femme de mode.

Sonia Rykiel et la «démode»

Née dans un milieu aisé et cultivé, d'un père français et d'une mère roumaine, cette aînée de cinq filles connaît le parcours classique d'une jeune fille de bonne famille. Elle fréquente un cours secondaire pour jeunes filles à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), se marie et n'a qu'un rêve: avoir dix enfants.

Mais, une fois enceinte, elle ne trouve pas de vêtements à son goût. Elle crée donc des robes pour future maman mais aussi des petits pulls moulants qui sont vendus dans la boutique de son mari, dans le XIVe arrondissement de Paris. Le succès est rapide, le pull fait la couverture du magazine féminin Elle et les femmes se l'arrachent.

Six ans plus tard, en plein Mai 68, Sonia Rykiel ouvre sa première boutique, dans le Quartier latin. Elle ne connaît rien à la mode, ne sait ni coudre ni tricoter, et est assaillie de doutes.

«Tous les jours je me disais: ''je vais fermer, parce que je ne sais pas ce que je vais faire, je ne sais pas du tout''», confiera-t-elle bien des années plus tard.

La jeune femme met quelques vêtements en vitrine, en les accompagnant curieusement de livres. «Je n'ai jamais pu démêler la littérature de la mode, ça fait partie de la même histoire», explique cette amoureuse des mots qui s'amuse à en inscrire sur ses pulls («amour», «artiste», «sexe»...) comme de petits manifestes.

Après avoir hésité pendant près de dix ans, Sonia Rykiel décide finalement de rester dans la mode. Une mode loin des tendances, qu'elle conçoit pour une femme active, intéressée par la marche du monde, «plutôt une intello», libre comme ces femmes qui, dans les années 70, viennent de jeter leur soutien-gorge aux orties et de proclamer haut et fort que leur corps leur appartient.

Le 25/08/2016 à 11h48