À Casablanca, le PAM et le PJD se liguent contre l'Istiqlal et destituent Hassan El Berkani

Abdelilah Benkirane.

Abdelilah Benkirane. . DR

Revue de presseKiosque360. Ancien président avant 2015 sous les couleurs du PAM, le nouveau dirigeant istiqlalien de la CCIS de Casablanca-Settat vient de voir annuler son élection et celle du bureau de la Chambre. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 05/12/2021 à 19h32

Le mandat de l’istiqlalien Hassan El Berkani à la tête de la Chambre de Commerce et de l’industrie et des services de la région de Casablanca-Settat n’aura finalement duré que quelques mois. Un peu plus de trois mois en tout, pour être plus précis. Porté à la présidence de la Chambre grâce à une alliance du RNI, de l'Istiqlal et de l'USFP (soit 68 sièges), le président déchu, qui a été élu le 16 août, vient de faire les frais d’une coalition entre le PAM et le PJD (les deux partis totalisent 32 sièges). 

D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 6 décembre, le président istiqlalien de la CCIS a perdu son poste suite à un jugement, en appel, du Tribunal administratif de Rabat. Un jugement qui confirme celui, antérieur, émis en première instance par le Tribunal administratif de Casablanca, précise le quotidien. Après cette décision de la justice administrative, il sera procédé, de nouveau, à l’élection du bureau de la Chambre et, bien évidemment, du nouveau président.

L’élection d’El Berkani, pour qui ont voté 83 membres contre 56 pour son rival, Yasser Adil, président sortant et membre de l'UC, a été contestée par les élus du PAM et du PJD. Dans leur recours déposé auprès du Tribunal administratif, ils ont soutenu que l’opération de l’élection du président et du bureau avait été entachée de plusieurs irrégularités. Les élus des deux partis ont également contesté des pratiques dolosives auxquelles le président déchu aurait eu recours pour assurer son élection.

Des considérations que le juge administratif a jugées parfaitement recevables. En foi de quoi, l’élection de Hassan El Berkani et du nouveau bureau de la CCIS ont été annulés en raison d’un vice de forme. En effet, les nouvelles instances dirigeantes ont été élues non pas à la majorité absolue des membres, mais à la majorité des présents lors de la session élective, précise le quotidien. D’après le journal, la liste présentée par le président, où huit membres sont d’ailleurs de l’Istiqlal et qui forme les membres du bureau de la Chambre, a recueilli 72 voix sur les 140 membres présents.

Pour le président, sa liste a donc été élue selon les procédures d’usage puisque plus de la moitié des membres présents ont voté pour elle. Or, souligne le quotidien, selon les dispositions de l’article 30 de la loi 38-12 portant statut des Chambres de Commerce, d'industrie et de services, l'élection des membres du bureau a lieu au scrutin de liste au vote secret et à la majorité des membres. Dans le cas concret de la CCIS de Casablanca-Settat, la plus grande du Royaume, faut-il le préciser, il aurait fallu le vote de 75 membres, sur un total de 148, pour que l’opération de l’élection du bureau soit irréprochable.

Notons que Hassan El Berkani avait déjà présidé la CCIS de Casablanca avant 2015, sous les couleurs du PAM. Il a cédé le poste au président sortant de l’UC. Sa réélection à la tête de la Chambre s’est passée dans une atmosphère très tendue. Ses détracteurs, qui avaient formé une alliance de plusieurs partis, principalement le PAM et le PJD, ont tenté de bloquer cette élection en raison, avançaient-ils, du non-respect des mesures de sécurité sanitaire, notamment de distanciation sociale. Plus tard, ils sont revenus à la charge mais, cette fois, en introduisant un recours en annulation de son élection devant la justice administrative. Et ils ont finalement obtenu gain de cause.

Par Amyne Asmlal
Le 05/12/2021 à 19h32