Affaire Aït El Jid: pourquoi Abdelali Hamieddine doit tout déballer

Abdelali Hamieddine (membre dirigeant au sein du PJD).

Abdelali Hamieddine (membre dirigeant au sein du PJD). . DR

Revue de presseKiosque360. Le leader PJDiste Abdelali Hamieddine est convoqué par un juge d'instruction, à Fès, pour le meurtre de l'étudiant de gauche Benaissa Aït El Jid, survenu il y a de cela un quart de siècle. Mais le parti islamiste essaie de mettre des bâtons dans les roues de la justice. Explications.

Le 22/01/2018 à 21h04

"Affaire Aït El Jid: la vérité et rien que la vérité!", titre Al Ahdath Al Maghrbiya dans son éditorial de ce mardi 23 janvier. Et le journal d'affirmer que certains responsables, très influents au sein du PJD, essaient de faire obstruction au travail de la justice en faisant de leur mieux pour que le dossier du meurtre de l'étudiant de gauche, assassiné en mars 1993, ne soit pas rouvert.

Al Ahdath indique, sur le ton de l'ironie, que le PJD et ses leaders essaient d'éviter à Abdelali Hamieddine, président du Forum Al Karama (Dignité), une nouvelle comparution devant la justice, alors même que de nouveaux éléments auraient surgi pour mieux le compromettre dans l'un des assassinats politiques les plus célèbres de l'histoire contemporaine du Maroc.

Suivant la logique du PJD, ajoutet Al Ahdath, le parti islamiste viserait à instaurer une justice à deux vitesses: l'immunité pour ses militants et la reddition des comptes pour le reste des Marocains. Ce faisant, précise le journal, le PJD porte sérieusement atteinte à la suprématie de la loi. Néanmoins, dans son éditorial, Al Ahdath prend soin de rappeler que Abdelali Hamieddine reste innocent jusqu'à preuve du contraire.

"Le sang de Benaissa n'a pas encore séché, un quart de siècle plus tard", titre également en "Une" le journal Assabah.D'après la publication, l'Etat devrait dévoiler les tenants et aboutissants de cet ignoble crime, quels qu'en soient les instigateurs et exécutants, ne serait-ce que pour permettre à la famille Aït El Jid de faire son deuil.

Rappelons que Abdelali Hamieddine avait été arrêté et condamné, suite à ce meurtre, à deux années de prison ferme, avant d'être innocenté et même indemnisé par l'Instance Equité et réconciliation. Un autre accusé issu des rangs d'Al Adl Wal Ihsane a écopé de dix ans de prison.

Le seul témoin encore en vie, Haddioui El Khammar, rapporte, dans sa déposition, qu'une vingtaine de personnes s'étaient acharnées sur le corps de l'étudiant de gauche, près de la faculté de droit de Fès (Dhar Mehraz), juste après une "halakiya" (discussion en plein air). 

Par Moncef El Fassi
Le 22/01/2018 à 21h04