Affaire Brahim Ghali: le juge Pedraz refuse de confisquer le passeport du chef du Polisario

Le juge de l'Audience nationale espagnole, Santiago Pedraz, et le chef du Polisario, Brahim Ghali.

Le juge de l'Audience nationale espagnole, Santiago Pedraz, et le chef du Polisario, Brahim Ghali. . DR

Le juge d’instruction, Santiago Pedraz, a rejeté la demande de l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme de retirer le passeport du chef du Polisario, Brahim Ghali, hospitalisé en Espagne, afin de l'empêcher de s'échapper et de fuir la justice espagnole.

Le 25/05/2021 à 15h32

Le juge de l'Audience nationale, Santiago Pedraz, a opposé une fin de non recevoir à la demande de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme de confisquer le passeport de Brahim Ghali, afin de s’assurer de sa comparution devant la justice espagnole, le 1er juin prochain, à 10h30, heure locale.

Dans une ordonnance, consultée par l’agence de presse espagnole EFE, le juge Pedraz a signifié à l’Association précitée «qu’il n'y a pas de place pour adopter des mesures conservatoires» à l'encontre de Brahim Ghali. En d’autres termes, aucune mesure de précaution ne sera prise pour empêcher le chef du Polisario, actuellement hospitalisé à Logroño, de répondre de ses crimes devant un tribunal.

La demande de l’Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme d’adopter des mesures de précaution pour empêcher la fuite de Brahim Ghali, fait suite aux déclarations de Salem Lebsir, soi-disant «ministre du Peuplement des territoires libérés» du Polisario, au journal en ligne espagnol Okdiario. Le bras droit de Brahim Ghali, qui se trouve actuellement en Espagne, a en effet déclaré, sans sourciller, que le patron du Polisario ne comparaîtra pas le mardi 1er juin 2021 devant le juge Santiago Pedraz. «Il quittera l’Espagne, il n’ira pas devant le juge», a-t-il affirmé.

Dans sa réponse à l’Association, et faisant allusion aux déclarations de Salem Lebsir, le juge a soutenu que les «informations parues dans les médias ne peuvent, pour des raisons évidentes, donner lieu à l'adoption d'une quelconque mesure restrictive contre un prévenu», déclare le juge dans une ordonnance.

Le magistrat a par ailleurs demandé au tribunal d'instruction de Logroño de remettre à «Brahim Ghali» une copie de la plainte de l’Association précitée pour qu'il puisse désigner un avocat. Il prévient qu'au cas où il n'aurait pas d'avocat, un avocat commis d'office lui sera attribué.

Il a demandé également à l'huissier d’envoyer à Brahim Ghali la convocation pour le 1er juin et précisé que, dans le cas où il resterait à l'hôpital de La Rioja, cette comparution pourrait être effectuée par vidéoconférence.

Par Khalil Ibrahimi
Le 25/05/2021 à 15h32