Affaire Brahim Ghali: Madrid brouille les cartes et veut impliquer l'Union européenne

L’Espagne continue de brouiller les pistes pour détourner l’attention de la véritable cause qui a été à l’origine de la crise avec le Maroc, en l’occurrence l’accueil sur son sol d’un criminel de guerre avec une fausse identité. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 8 juin, que Madrid cherche à européaniser ce problème bilatéral en le déplaçant dans l’enceinte du Parlement européen. En effet, ses eurodéputés exercent une pression sur leurs homologues de l’UE pour débattre et voter une résolution sur une prétendue utilisation d’enfants mineurs par le Maroc dans sa crise avec l’Espagne. Le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a dénoncé l’inscription d’un projet de résolution au Parlement européen sur la pseudo question de «l’exploitation des mineurs par les autorités marocaines» dans la crise Maroco-espagnole. 

Dans un communiqué publié dimanche 6 juin, El Malki s’est dit étonné et déçu par cette initiative qui contraste avec la qualité des relations de coopération entre le Parlement marocain et son homologue européen. Or, comme tout le monde le sait, ajoute-t-il, cette crise n’est aucunement liée à la question de l’immigration mais bel et bien à l’entrée frauduleuse en Espagne d’un individu poursuivi par la justice ibérique pour des crimes gravissimes contre des ressortissants espagnols.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte qu’El Malki en déduit que l’exploitation de la question des mineurs non accompagnés n’est qu’une manœuvre pour transformer une crise bilatérale en différend avec le Parlement européen. Du coup, il dénonce, au nom du Parlement marocain, l’instrumentalisation d’un incident exceptionnel dans un partenariat où le Maroc joue un rôle exemplaire. Ceci étant, ajoute El Malki et comme l’ont indiqué les autorités marocaines, le Royaume n’agit pas dans le domaine de la migration sous les ordres de l’UE ou moyennant une compensation. 

Bien au contraire, poursuit-il, il le fait dans le cadre d’une responsabilité partagée, comme le prouvent les statistiques de ces dernières années en matière de coopération migratoire et sécuritaire. Ce faisant, et même si certains eurodéputés feignent d’ignorer cette réalité, Habib El Malki fonde l’espoir sur la prédominance de l’esprit de partenariat constructif en espérant que le Parlement européen ne tombera pas dans le piège de l'escalade.