Affaire Naciri-Bioui. Salaheddine Aboulghali: «Le silence du PAM est assourdissant» et «Ouahbi n’est pas l’homme de la situation»

Salaheddine Aboulghali, parlementaire et membre du Bureau politique du PAM.

Salaheddine Aboulghali, parlementaire et membre du bureau politique du PAM.

Député du Parti authenticité et modernité (PAM) à la Chambre des représentants, président de la commune de Médiouna, à Casablanca, Salaheddine Aboulghali s’insurge contre le silence coupable de son parti s’agissant du scandale de l’affaire du «Malien», dans laquelle de «grands noms» de cette formation, Saïd Naciri et Abdenbi Bioui, sont impliqués. Pour le membre du bureau politique du PAM, minimiser les choses en attendant que le nuage passe, attitude adoptée par le secrétaire général sortant du parti, a de quoi choquer. «Il faut demander pardon aux Marocains de ne pas avoir vu ou déceler les germes de ce type de criminalité», clame le dirigeant, à la veille d’un 5ème Congrès national décisif (9-11 février) et dont dépend la survie même d’un parti sur lequel bien des espoirs étaient pourtant fondés. Une chose est sûre pour lui, Abdellatif Ouahbi «n’est pas l’homme du moment à la tête du PAM» et «le parti s’affaiblira lourdement s’il est reconduit pour un deuxième mandat».

Le 20/01/2024 à 10h05

Entrepreneur (immobilier, textile, médias…), enseignant et militant de longue date au sein du Parti authenticité et modernité (PAM), Salaheddine Aboulghali est à la fois parlementaire à la Chambre des représentants, président du conseil préfectoral et de la commune de Médiouna, à Casablanca, et membre du bureau politique du parti. Il est également membre de la Commission des finances à la Chambre des représentants et de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne à Bruxelles, en plus d’avoir été le président du Groupe d’amitié parlementaire maroco-britannique à la Chambre des représentants (2016-2021). Pur produit de l’École américaine de Casablanca, il est titulaire d’une licence en sciences politiques de l’Université du Massachusetts à Lowell (Boston, États-Unis) et d’un mastère en droit de l’Université de Perpignan en France. Il est actuellement doctorant en droit public à la Faculté de droit de Casablanca (Université Hassan II), où il donne des cours en tant qu’enseignant vacataire.

Le360: Au sein du PAM, comment gérez-vous la récente crise, en l’occurrence celle qui implique deux membres importants de votre parti dans une affaire de trafic international de drogue?

La justice fait son travail, la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire) aussi. La séparation des pouvoirs judiciaire et exécutif, notamment celle du parquet qui ne relève plus du ministère de la Justice, tout cela va dans le bon sens, celui de la garantie de la présomption d’innocence accordée à tous les citoyens, pour un procès équitable. À partir de ces principes, on ne peut qu’être fiers de notre pays et de ses institutions. Cela dit, cette affaire va laisser des traces au sein de notre parti et de la nation, et je vous accorde que la «crise» que vous évoquez pourrait être mieux gérée, mais ce n’est pas le cas.

Vous semblez dire que l’actuel secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, gère mal les choses à la lumière de cette affaire. Qu’est-ce qui l’en empêche?

Une volonté politique. Et c’est même pour cela que la politique existe. La volonté dans la gestion de la crise actuelle consiste à être ferme et à montrer que nous le sommes. Fermes sur notre volonté de lutter contre l’immoralité et l’illégalité dans la politique. Vous savez, les gens ne vous reprocheront pas d’avoir parmi vous des personnes qui ont violé la loi, supposément, ou franchi les limites de l’immoral, mais plutôt de ne pas avoir proprement réagi lorsque vous l’avez su.

Les infractions, et là nous ne parlons pas de moindres au vu de la nature des soupçons, peuvent exister partout et dans tous les pays, même les plus démocratiques. Mais le savoir et ne pas réagir à la hauteur des attentes de nos électeurs et citoyens, je pense que ce serait une erreur monumentale, et je ne cautionne pas cet état d’esprit qui veut minimiser les choses en attendant que le nuage passe.

Vous pensez que le nuage ne passera pas?

Je pense qu’il doit être considéré comme une opportunité pour montrer encore une fois qui nous sommes et pourquoi nous faisons de la politique. Je pense que c’est le moment de faire valoir notre projet. Je pense qu’il faut refaire de la philosophie politique, revenir vers l’essentiel de ce pourquoi nous sommes là, je pense qu’il faut être capable de renaître à nouveau et montrer que le PAM, que certains veulent toujours voir disparaître, a un nouveau rendez-vous avec l’avenir, pour briller et convaincre. Et soyons clairs, ce n’est pas un nuage, c’est un séisme pour nous.

Je suis choqué par cette affaire et je ne connais pas un seul PAMiste qui ne l’est pas. Pour moi, les adversaires du PAM ne sont pas ceux qui instrumentaliseront cette affaire pour nous affaiblir, mais ceux de chez nous, au sein de notre propre famille politique, qui adoptent le silence comme méthode de réaction et qui minimisent le futur impact que cette affaire pourrait avoir sur notre projet politique. Ce sont eux les véritables ennemis du PAM, imbus de leur propre personne, plaçant leur ego et intérêt personnel au-delà de l’attente de nos électeurs et du parti. Mais ils n’y arriveront pas, le PAM ne se laissera pas faire.

Nous avons surmonté des crises auparavant, nous avons été la cible de toutes sortes d’accusations, et personne ne peut nier la nouvelle donne que nous avons apporté au champ politique national, tant sur la question idéologique socio-démocratique et moderniste que sur le plan de la lutte contre le fondamentalisme politique, qui voulait s’accaparer l’intégralité du champ politique national et en finir avec le pluralisme. À chaque fois, nous avons remporté la bataille et les Marocains en sont témoins. Nous remporterons celle-ci aussi.

Vous êtes convaincu que le PAM vaincra, au moment où certains parlent de dissonances graves en interne suite à cette affaire?

Ce n’est pas le moment d’abandonner, c’est le moment de changer de direction. C’est le moment d’expliquer aux Marocains que la PAM remettra à jour ses processus d’accréditation et d’évaluation des candidatures, nous avons les moyens de le faire sans pour autant créer une brigade policière en interne. Nous refonderons notre commission des valeurs et intégrerons de nouvelles règles éthiques et engageantes sans tomber dans le moralisme. Nous devons comprendre que nous évoluons dans un monde de communication, de vitesse de l’information, de l’influence et de la société du commentaire, et que l’exemplarité de la personne politique est une idée inévitable. Sinon, il ne faut pas faire de la politique de nos jours.

Il faut accepter d’être critiqué quand on gère la chose publique ou quand on prétend vouloir légiférer pour les Marocains. C’est un honneur de servir les Marocains, et la seule gratification qu’on doit en obtenir est celle de les voir heureux, la joie dans leur cœur. Toute autre gratification doit être combattue, avec force, et le PAM peut jouer un rôle crucial dans ce combat, suite à cette affaire, précisément. L’heure est à l’innovation, à la remise en question, au discours responsable. La prochaine loi sur l’enrichissement illicite doit voir le jour au plus vite et notre discours doit être renouvelé. C’est le moment de revoir la loi sur les partis, car elle répond à la question de savoir si nous voulons continuer dans le même schéma de production des élites politiques. Comment peut-on encore justifier des accréditations partisanes à des personnes faisant l’objet d’une condamnation d’une cour d’appel pour dilapidation de deniers publics? C’est inacceptable.

Vous pensez que cela va marcher et que votre parti pourra surmonter cette épreuve?

La volonté est cruciale, mais malheureusement, elle ne suffit pas. Il lui faut de la crédibilité. En politique, et dans d’autres champs aussi, les hommes inspirent les hommes jusqu’à ce qu’ils cessent d’être crédibles. Ils vont alors en chercher d’autres, indéniablement. Le PAM regorge de leaders qui sont capables de mener ce projet avec force et intégrité. Les PAMistes savent ce qui les attend dans les prochains jours, ils seront à la hauteur, j’en suis sûr. Quant aux Marocains, ils sont justes, et si nous faisons notre travail comme il le faut, ils refuseront toute tentative de noircir l’âme de milliers de militants innocents à cause de soupçons, lourds certes, pesant sur deux personnes du parti. Mais on doit faire notre boulot.

«Maintenant, tout le monde saura que nous sommes un parti «normal» comme nous n’avons cessé de le clamer et que personne ne protège personne.»

—  Salaheddine Aboulghali

Si au bout du compte nous sommes des gens honnêtes et intègres, pourquoi ne pas demander pardon aux Marocains de ne pas avoir vu ou décelé les germes de ce type de criminalité? Tout ça, c’est pour le bien commun, n’est-ce pas? Où est le problème? S’il y a culpabilité, il y aura des peines. Mais ce qui compte pour nous, c’est que cela ne se reproduise pas et que nous soyons capables d’en tirer les conséquences en instaurant de nouvelles règles internes pour bloquer la route à tous ceux qui veulent s’abriter derrière notre parti politique pour commettre des crimes et abuser des deniers publics des Marocains, quitte à perdre des sièges, je le dis clairement. Le PAM a tout intérêt à le clamer haut et fort, avec des mesures que nous saurons prendre et des méthodes d’évaluation des résultats, d’autant plus que le PAM est partenaire dans la coalition gouvernementale actuelle et que rassurer ses partenaires au gouvernement est une chose nécessaire. Maintenant, tout le monde saura que nous sommes un parti «normal» comme nous n’avons cessé de le clamer et que personne ne protège personne. C’est sûr que cela rassure les uns et inquiète les autres, tout dépend de quel côté on se trouve.

Justement, ne craignez-vous pas que cette affaire, qui, rappelons-le, n’a pas encore livré tous ses secrets, menace de faire exploser le gouvernement Akhannouch?

Non. Parce que les infractions et les condamnations des responsables politiques, on en apprend de nouvelles tous les jours, et tous les partis qui sont aux affaires, à différents niveaux de territoire, sont concernés. Les Marocains et les opinions publiques attendent. Les discours de Sa Majesté sont limpides et audacieux. La Cour des comptes, à titre d’exemple, fait un travail salutaire et n’épargne aucune commune ni entreprise publique. La police nationale se dote de moyens importants et mène ses enquêtes avec ferveur et sans complaisance aucune, ne laissant rien à désirer à toute autre instance policière étrangère, de l’aveu de tous.

Je pense que le PAM, pour ne pas parler des autres partis, doit saisir cette colère et être à l’avant-garde en matière de moralisation de la vie publique d’abord interne au parti, avant de prétendre moraliser la vie publique des autres. Cela n’empêche pas le parti de continuer à œuvrer pour faire réussir sa participation au gouvernement Akhannouch et défendre ses convictions aux côtés du RNI et de l’Istiqlal.

Mais ni le PAM ni la coalition gouvernementale n’ont discuté ou réagi suite aux nombreuses questions suscitées par cette affaire...

Certains voient que notre place au gouvernement dicte un devoir de réserve et de prudence pour ne pas froisser quelques-uns ou quelques susceptibilités suite à cette affaire, craignant de lui donner une plus grosse importance qu’elle ne le mérite, en disant qu’après tout, ce n’est que l’action «individuelle» et «isolée» de deux personnes du PAM qui ne saurait entacher le parti. Je suis désolé, mais ça ne marche pas comme ça.

«Le PAM a besoin d’un autre type de leadership.»

—  Salaheddine Aboulghali

Les dégâts en termes d’image seront beaucoup plus importants avec cette attitude, les frustrations des gens quant à la cherté de la vie, le chômage et l’injustice sociale seront projetées sur toute immoralité, et il faut dire que celle-ci, à voir ses ingrédients, a de quoi alimenter toutes les classes sociales sur tous les outils de communication. Plus encore, menacer les gens de poursuites dans ce cas de figure n’est pas une belle idée. Il y a trop de «sensationnel» dans cette affaire, alors les gens parleront et si vous tentez de les museler, vous perdrez politiquement.

Et comment compte fonctionner le parti à partir de maintenant?

Le parti fonctionne très bien, et c’est une de nos grandes forces. Notre congrès est dans quelques jours, comme tous les 4 ans, notre calendrier a toujours été respecté à la lumière de nos statuts, nos instances seront renouvelées, ce qui fait que nous sommes un parti atypique pour quelques-uns, non encore habitués à une telle alternance du pouvoir à la tête des partis politiques. Ce dynamisme a toujours inquiété nos adversaires. Tant mieux, qu’ils fassent pareil. Nous aborderons notre congrès avec un nouveau plan et les choses se dérouleront dans l’échange, le débat, virulent souvent, mais nous en avons l’habitude.

Pensez-vous que l’actuel secrétaire général se représentera? Et si oui, êtes-vous d’accord?

Probablement, et c’est son droit. Je n’ai rien contre la personne de Abdellatif Ouahbi, mais je dis qu’il n’est pas l’homme du moment à la tête du PAM et que le parti s’affaiblira lourdement s’il est reconduit pour un deuxième mandat. Son silence actuel, après cette affaire, est assourdissant et l’environnement dans lequel nous évoluons est plus important que ce que nous faisons. En revanche, je le soutiens au gouvernement au nom du PAM en tant que ministre de la Justice, mais si j’étais lui, je ne me représenterais pas lors du prochain congrès à la tête du parti. Ce sont deux choses complètement différentes.

Le PAM a besoin d’un autre type de leadership, d’abord pour ses militants, qui les inspire et qui leur donne confiance dans l’avenir. Un leadership qui colle aux besoins du moment, un moment qui appelle à la transparence, à la sincérité et à l’image d’intégrité. Vous savez, les perceptions sont des montagnes qui ont la vie dure dans les esprits des gens. Rien ne sert de vouloir changer les hommes, il faut trouver ceux qui ont déjà ce qu’on veut. Ce moment, c’est le timing. Quelqu’un disait que dans la politique, le timing ne pardonne pas. Je le pense aussi.

Allez-vous, Salaheddine Aboulghali, vous présenter pour le poste de secrétaire général du PAM?

Rien n’est exclu.

Vous avez affirmé plus tôt que certaines personnes veulent voir le PAM «disparaître». De quels ennemis parlez-vous?

Le PAM n’a pas d’ennemi parmi les personnes mais beaucoup parmi les fléaux. La pauvreté, le chômage, la cherté de la vie, l’émigration de nos jeunes souvent au détriment de leur vie, sans parler des bandes criminelles qui se constituent sur le dos de cette vulnérabilité pour s’enrichir et pénaliser des gens déjà victimes de leurs conditions sociales. L’État marocain a fait un travail considérable ces dernières années pour démanteler des réseaux de trafic sexuel, de travail forcé, d’exploitation de mineurs et de criminalité forcée, comme en témoignent les rapports d’organisations internationales qui œuvrent dans ce domaine.

Notre parti politique doit accompagner cette lutte et en faire un dossier crucial, pour préserver et protéger les futures générations, en encadrant les jeunes et en les sensibilisant sur ces questions que je trouve peu abordées dans le champ du discours politique. Cette affaire dont tout le monde parle doit susciter en nous un nouveau départ en toute responsabilité, et non un sentiment de faiblesse ou de fragilité. Car en fin de compte, cela dissuade les criminels potentiels de faire de la politique, et c’est le PAM qui doit porter ce combat mieux que n’importe quel autre parti. Voilà un champ de travail que les Marocains attendent.

Le PAM est membre de la coalition gouvernementale. Au vu des derniers événements, êtes-vous à l’aise?

Les défis que notre pays s’apprête à relever durant les prochaines années sont multiples. Nous avons besoin d’impliquer les citoyens de façon innovante, car sans leur aval, les institutions électorales seront de plus en plus perçues comme étant décalées et peu légitimes, voire sans légitimité. Je pense qu’on ne réalise pas encore que les Marocains s’expriment librement sur tous les sujets et critiquent jour et nuit tout ce qui se passe dans leur pays. L’explosion des réseaux sociaux fait que les effets pervers de cet usage sont largement sous-évalués par le personnel politique marocain, contrairement à d’autres institutions. Il n’y aura pas de retour en arrière à mon sens, il y aura nécessairement une accélération de la demande de transparence, de réactivité et de prise de responsabilité.

Tout retard de réactivité causera une perte économique, politique ou d’avenir. Si vous êtes lents, vous perdez votre capacité à anticiper. Si vous n’anticipez pas, vous ne faites pas de la politique. Les Marocains agissent et réagissent vite, les opinions publiques marocaines et étrangères posent dix mille questions par heure. Regardez les projets que Sa Majesté continue de lancer depuis son accession au trône et l’importance grandissante de la nécessité d’accompagnement et de mise en œuvre que cela exige de notre part, nous responsables politiques. Nous n’avons pas de temps à perdre. Nous devons agir dans un monde qui bouge très vite et nous adapter à l’évolution des rapports de force internationaux qui se dessinent devant nos yeux, car leur impact sur le quotidien des Marocains sera de plus en plus perceptible.

Le PAM demain, ce sera quoi?

Les Marocains veulent être représentés par des femmes et des hommes à même de les défendre à tout instant, sans relâche. Ils craignent pour leur pouvoir d’achat et la cherté des prix, ils craignent pour l’école marocaine et l’avenir de leurs enfants, ils craignent pour le stress hydrique qui nous menace, ils craignent pour les frais de santé de leur proches et eux-mêmes, ils craignent le chômage, ils craignent la violence sur leurs enfants dans les rues et la délinquance, ils craignent les drogues et les stupéfiants ainsi que les réseaux pédophiles qui hantent nos quartiers, et je pourrais continuer, mais quel personnel politique ont-ils en face? Les gestionnaires de la chose publique sont absents de la scène médiatique, en tout cas, de la manière dont les Marocains le perçoivent et c’est ce qui compte. Et ce n’est qu’une partie du problème. Avec quel discours de vérité allez-vous répondre quand vous n’êtes pas crédibles, quand personne ne vous fait confiance?

Donc vous partez au congrès confiant...

Le PAM doit faire ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire renouveler ses instances, le «qui» avant le «quoi», c’est dur de le dire comme ça et c’est malheureux, mais c’est la réalité, je laisse les sociologues nous éclairer davantage là-dessus. Nous voulons en finir avec ceux qui régionalisent notre parti, en voulant attribuer des «courants» régionaux pour dire «les gens de Tanger» ou «les gens de Marrakech». C’est faux et c’est insupportable, nous sommes une même famille politique. De la même façon, il n’y a aucun mal à être fortuné et élu si la richesse est bien acquise et qu’elle ne s’appuie pas sur le trafic d’influence. Ces règles du jeu, nous les avons déjà, elles ne sont pas nouvelles, mais nous n’en avions pas fait notre fer de lance.

Après avoir passé 15 ans au sein du PAM, où en êtes-vous aujourd’hui? Avez-vous des doutes?

J’ai ouvert mes yeux avec le PAM depuis sa naissance et je continue à être emballé par le projet, aujourd’hui plus qu’avant. C’est un parti qui vit bien son époque et qui ne vous reproche pas de marquer votre différence en interne. Nous sortons publiquement avec nos différences uniquement lors de l’approche du congrès car c’est le moment de l’élection du leadership et du renouvellement de nos instances électives. Sinon, nous sommes soudés, respectueux, avec tout de même nos défauts. Je fais partie du peu de conservateurs que le parti comporte, car j’ai toujours pensé que je dois produire plus et me plaindre moins. La gauche, pour moi, c’est l’inverse.

Par Tarik Qattab
Le 20/01/2024 à 10h05