Al Azami et Chabat priés de s’expliquer sur un «scandale urbanistique» à Fès

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Revue de presseKiosque360. L’affaire de falsification des plans de construction, à Fès, a conduit une vingtaine de responsables devant le juge d’instruction près la Cour d’appel de la ville. Les noms de l’ancien maire, Hamid Chabat et de son successeur, Idrissi EL Azami, sont cités. Ils pourraient être convoqués.

Le 11/09/2019 à 18h39

L’enquête ouverte à propos de l’affaire de falsification des plans de construction dans la ville de Fès n’a pas encore livré tous ses secrets. Le dossier est encore entre les mains du juge d’instruction chargé d’instruire cette affaire complexe dans laquelle des chefs d’accusation ont été déterminés à l’encontre de vingt responsables. L’instruction est toujours en cours.

La prochaine audience est prévue le 20 novembre 2019, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 12 septembre. Le quotidien, qui serait à l’origine de l’éclatement de cette affaire, fait savoir que les accusés sont tous poursuivis en état de liberté provisoire contre des cautions variant entre 5.000 dirhams et 100.000 dirhams. Dans le lot de ces accusés, figurent deux anciens vice-présidents de l’ancien maire de la ville, Hamid Chabat, des promoteurs immobiliers ayant exploité les plans falsifiés, trois fonctionnaires de l’agence urbaine, des architectes et des employés de la commune urbaine durant l’ancien et l’actuel mandat. Parmi les chantiers concernés par ces falsifications, le quotidien cité le lotissement Assalam, situé sur la route de Sefrou.

Les sources du quotidien révèlent que cette enquête a été ouverte sur des instructions strictes du président du parquet, Mohamed Abdennabaoui. C’est ainsi que le dossier a été transféré devant la Chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès, qui l’a confié à la brigade régionale de la police judiciaire pour investigations. Les mêmes sources n’écartent pas la convocation de l’ancien maire Hamid Chabat, qui se trouve à l’étranger, et de l’actuel maire, Idrissi El Azami, en tant que témoin, puisqu’il avait déclaré disposer d’informations à propos de falsification de plans d’urbanisme dans la ville. En fait, ajoute le quotidien, le maire El Azami avait suspendu 2.500 autorisations de construction. Le secteur de l’urbanisme de Fès, au fait de cette information, qualifie les plans falsifiés de «plans made in china».

Ces plans faisaient l’objet de falsification après leur validation par le circuit administratif légal, précisent les sources du quotidien. Ils servent ensuite de documents officiels au niveau de l’enregistrement à la conservation foncière et pour l’obtention du permis d’habiter... C’est ainsi que des étages sont rajoutés, des espaces verts supprimés, des rez-de-chaussée et sous-sols transformés en appartements. L’actuel maire de Fès a accédé à ces fichiers de plans falsifiés et s’est contenté de publier un communiqué appelant les contrevenants à régulariser leur situation, alors qu’il s’agit de falsification de documents officiels. Il devait porter l’affaire devant la justice mais, pour des considérations électorales, il a préféré manœuvrer de la sorte, fait remarquer le quotidien.

Par Mohamed Younsi
Le 11/09/2019 à 18h39