Alger confirme au chef du Polisario que Ahmed Khalil, disparu il y a dix ans, est en vie

Ahmed Khalil a été enlevé en 2009 à Alger, alors qu'il s'apprêtait à dénoncer lors d'une conférence les violations des droits de l'homme par le polisario. Ici, avec son fils, Rachid Khalil.

Ahmed Khalil a été enlevé en 2009 à Alger, alors qu'il s'apprêtait à dénoncer lors d'une conférence les violations des droits de l'homme par le polisario. Ici, avec son fils, Rachid Khalil. . DR

Les autorités algériennes viennent d’informer la direction du Polisario que Ahmed Khalil, ancien conseiller de l’ex-chef des séparatistes, est en vie. Il serait incarcéré dans les geôles d’Alger. Les détails.

Le 17/02/2019 à 08h53

Face à la pression de sa tribu et aux manifestations qui se déroulent depuis plusieurs jours à Rabouni et devant le siège du HCR, Alger a fini par céder et donner des explications sur le sort d'Ahmed Khalil, ancien conseiller de Mohamed Abdelaziz.

De sources informées, Le360 apprend que les autorités algériennes viennent de déclarer à Brahim Ghali, SG du Polisario, que le disparu est toujours en vie. D’après les mêmes sources, Brahim Ghali, qui rentrait de Addis-Abeba, a fait escale à Alger et s'est entretenu avec de hauts responsables algériens, qui lui ont confié que le porté disparu est bien vivant. Le patron du Polisario a demandé à la tribu d’Ahmed Khalil, les Rguibat Souaad, de suspendre leurs manifestations, à charge pour lui de trouver une solution dans un délai de dix jours, ajoutent nos sources.

Selon toute apparence, Ahmed Khalil croupit dans les geôles algériennes depuis sa disparition, ou plutôt son enlèvement à Alger, il y a dix ans.

Sous la pression de la tribu du disparu, une délégation du Polisario, menée par Mahmoud Biadillah (alias Grigaou), s'était déjà rendue le 9 février dernier à Alger, en vue de rencontrer de hauts responsables sécuritaires algériens, mais elle est rentrée à Tindouf bredouille. Il a donc fallu que le plus haut responsable au sein du Polisario se rende à Alger pour que le régime algérien daigne enfin donner des informations sur le sort du porté disparu.

Ahmed Khalil, en plus d’avoir été conseiller de Mohamed Abdelaziz, assurait les missions de chef de la sécurité des camps de Tindouf. 

Sa disparition est motivée, selon toute logique, par le désir de faire taire une voix qui risquait de dévoiler les violations dans les camps de la honte par les tortionnaires du Polisario et avec la bénédiction, et l’appui, des autorités algériennes.

Maintenant, c’est à Alger d’éclairer l’opinion internationale sur cette longue disparition. Quant à Brahim Ghali, il devrait tenir sa promesse et ramener Ahmed Khalil auprès de sa famille dans un délai de dix jours.

Par Mohammed Boudarham
Le 17/02/2019 à 08h53