Alger livre des armes au Polisario pour maintenir la tension à Guerguerat

Le chef du Polisario, Brahim Ghali, lors d'un précédent déplacement dans la localité de Bir Lahlou, située dans la zone tampon. En arrière-plan, des véhicules de transport blindés équipés de canons tout juste livrés par Alger.

Le chef du Polisario, Brahim Ghali, lors d'un précédent déplacement dans la localité de Bir Lahlou, située dans la zone tampon. En arrière-plan, des véhicules de transport blindés équipés de canons tout juste livrés par Alger. . DR

Alors que le monde entier appelle à l'apaisement de la tension qui prévaut dans la zone tampon de Guerguerat, Alger livre aux milices du Polisario de nouvelles armes, constituées notamment de véhicules blindés de fabrication russe et de véhicules tout terrain disposant de mitrailleuses.

Le 05/03/2017 à 13h57

Ces armes et équipements algériens ont été remis samedi 4 mars dans la localité de Bir Lahlou, par le chef du Polisario Brahim Ghali, à des unités de la soi-disant "armée sahraouie de libération nationale" stationnée dans cette zone censée être démilitarisée, en vertu de l'accord de cessez-le-feu signé le 6 octobre 1991.

Parmi les équipements militaires livrés par Alger aux milices armées du Polisario, figurent des armes létales et des véhicules blindés de fabrication russe, dont le VTB-82A, muni d'un canon de 30 millimètres et disposant d’une mitrailleuse de calibre de 7,62 mm. Alger semble vouloir maintenir la tension dans cette région extrêmement sensible, ignorant les appels à l'apaisement adressés par le tout nouveau SG de l'ONU, Antonio Guterres, et la communauté internationale tout entière.

Dans le lot des équipements militaires offerts par Alger, figure également des véhicules tout terrain de type Toyota, capables de porter, outre les mitrailleuses russes BKC, des missiles sol-air.

Cette livraison d'armes et d'équipements militaires algériens est de nature à encourager les milices armées du Polisario à poursuivre dans la voie de l'escalade, mettant ainsi en danger l'accord de cessez-le-feu et la stabilité de la région tout entière.

Pour rappel, le tout nouveau SG de l'ONU, Antonio Guterres, avait appelé samedi 25 février, les parties à faire preuve de "la plus grande retenue et à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter l'escalade des tensions, que ce soit des actions militaires ou civiles".

Interagissant positivement avec l'appel du SG de l'ONU, le Maroc a procédé dimanche 26 février, sur hautes instructions du roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d'Etat-major général des Forces armées royales (FAR), à un retrait unilatéral de la région de Guerguerat. Au lieu d'emboîter le pas à ce geste d'apaisement, salué par les pays membres du Conseil de sécurité, notamment la France et les Etats-Unis mais aussi l'Espagne et l'Allemagne, le Polisario a décidé, sur instigation d'Alger, le maintien de ses milices armées dans la région de Guerguerat.

La livraison d'armes algériennes à ces milices nourrit davantage la tension qui règne déjà dans cette région vitale pour le commerce. Plus encore, elle démontre, à qui veut bien le voir, qu'Alger, et non seulement le Polisario qui est à ses bottes, continue de jouer avec le feu, orchestrant délibérément tous les facteurs susceptibles de mettre en danger la stabilité dans la région tout entière.

Face à cette situation, le secrétariat général de l'ONU et à travers lui toute la communauté internationale doivent intervenir incessamment pour mettre un terme aux provocations dangereuses d'Alger, véritable partie au conflit et qui ne peut plus se cacher derrière des slogans pro-sahraouis alors que ses visées anti-marocaines ne sont plus à démontrer.

Par Ziad Alami
Le 05/03/2017 à 13h57