Amara sacrifie la loi pour calmer les transporteurs

Abdelkader Amara, ministre de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau. 

Abdelkader Amara, ministre de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau.  . DR

Revue de presseKiosque360. Au moment où la polémique autour du renchérissement des prix à la pompe se poursuit, le gouvernement prend une mesure allant à l’encontre du Code de la route, se mettant hors la loi pour mettre fin à la grève des transporteurs.

Le 01/11/2018 à 19h51

Manifestement, une grève peut pousser un ministre à entraver la loi. Preuve en est sa réaction au débrayage des transporteurs qui dénoncent, entre autres, le renchérissement des coûts du gasoil. Pour y mettre un terme, le ministre de l’Equipement, du transport, de la logistique et de l’eau a décidé d’aller à l’encontre des dispositions prévues par le Code de la route, rapporte Al Massae qui, dans son numéro du vendredi 2 novembre, indique qu’Abdelkader Amara a appelé à plus de «souplesse» dans le traitement des infractions où les chargements des camions ne dépassent pas 30% du poids autorisé. La publication explique que le ministre a été contraint de prendre cette décision pour mettre fin à une grève qui a coûté cher à l’économie nationale.

Le quotidien fait également remarquer que le gouvernement n’a trouvé mieux que d’entraver les dispositions du Code de la route, lors même qu’il a échoué à maîtriser le secteur des hydrocarbures pour permettre aux citoyens et aux professionnels d’avoir des prix accessibles. D’ailleurs, sur ce même sujet, des représentations professionnelles du secteur du transport routier de marchandises ont révélé qu’une commission composée d’opérateurs du secteur et de représentants du ministère de l’Equipement et du transport devrait se pencher sur les moyens à même d’assurer un soutien aux transporteurs sur les charges de gasoil qu’ils subissent. Le «deal» pour mettre fin à la grève en question prévoit, en outre, d’exonérer les chauffeurs des frais de la formation exigée pour l’obtention de la carte professionnelle.

Ceci intervient dans un contexte où la polémique autour des prix du gasoil, une des principales raisons du débrayage des transporteurs, n’en finit plus d’alimenter l’actualité. L'un des derniers développements en date à ce sujet: ce projet de groupes parlementaires proposant l’adoption par l’Exécutif du modèle belge en matière de plafonnement des prix du carburant. Si cette option est retenue par le gouvernement, une commission mixte sera constituée pour analyser, voire restructurer, les prix des hydrocarbures.

Par Fayza Senhaji
Le 01/11/2018 à 19h51