Ambassadeur du Maroc en Russie: "Même au sein de l'UA, le Maroc ne reconnaîtra pas le Front Polisario"

Abdelkader Lechheb, ambassadeur du royaume du Maroc en Russie.

Abdelkader Lechheb, ambassadeur du royaume du Maroc en Russie. . dr

Le retour du Maroc à l'Union africaine, l'intégrité territoriale du royaume et le rôle que pourrait jouer le Maroc dans les relations russo-africaines sont au centre de l'interview accordée par l'ambassadeur du Maroc à Moscou à l'agence de presse russe Sputnik.

Le 14/02/2017 à 16h06

Dans la perspective de la visite au Maroc du Premier ministre de la fédération de russie, Dmitri Medvedev, afin de renforcer le partenariat stratégique scellé lors de la visite du roi Mohammed VI en mars 2016 à Moscou, l'ambassadeur du Maroc en Russie, Abdelkader Lechheb, a entrepris d'apporter des éclaircissements sur la politique étrangère du royaume du Maroc. Dans une interview à l'agence de presse russe Sputnik, l'ambassadeur marocain a d'abord expliqué les enjeux du retour du Maroc au sein de l'Union africaine, salué par la communauté internationale et la majorité écrasante des pays africains.

Considéré du côté de Moscou, le retour du Maroc à l'UA, comme l'a souligné le diplomate marocain, sera mutuellement avantageux. «En tant que partenaire commercial de la Russie, le Maroc pourrait jouer un rôle-clé dans les relations russo-africaines en matière d'économie, notamment dans le cadre d'un forum économique entre la Russie et l'Union africaine», a expliqué l'ambassadeur marocain. En effet, le Maroc pourra faire jouer son leadership en Afrique en faveur de la fédération de Russie, dont la présence sur le continent africain reste relativement peu influente comparée à celle de la République populaire de Chine, des Etats-Unis ou encore de la République de l'Inde.

Quant à savoir si le retour du Maroc au sein de l'UA serait suivi d'une reconnaissance du Front Polisario, le diplomate marocain a tranché catégoriquement précisant que cette hypothèse avait été mensongèrement relayée par le front séparatiste et son mentor algérien.

En décidant de réintégrer l'UA, le Maroc a tracé d'autres objectifs stratégiques. «Nous comptons coopérer davantage dans le cadre de l'Union africaine. Cependant, cela n'implique pas que nous reconnaissions le Front Polisario. Nous avons réintégré l'Union car le Maroc a beaucoup à faire sur le continent africain en tant que tel», a souligné l'ambassadeur. «Le Maroc envisage ainsi de coopérer avec l'Afrique toute entière dans le domaine du développement économique et social, en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, ce qui constituera à l'avenir un avantage indéniable pour le continent dans son ensemble», a encore indiqué le diplomate marocain.

L'agence de presse russe rappelle que le Maroc a réintégré l'Union africaine en tant que membre, le 30 janvier 2017, soit plus de trente ans après son départ de l'organisation panafricaine en raison du contentieux sur le statut du Sahara occidental.

S'agissant de la question de l'intégrité territoriale du Maroc, Moscou avait affirmé dans un communiqué, diffusé à l'issue de la visite du roi Mohammed VI en Russie en mars 2016, «tenir dûment compte de la position du royaume du Maroc concernant le règlement de ce problème».

Par Ziad Alami
Le 14/02/2017 à 16h06