AMDH: comme prévu, El Hayej rempile à la tête de l'association

Ahmed El Haij, président de l'AMDH.

Ahmed El Haij, président de l'AMDH. . Brahim Taougar - Le360

L’AMDH (Association marocaine des droits humains) vient de clôturer ce dimanche son 11e congrès national. Comme annoncé par Le360, Annahj garde la main sur cette ONG, ses structures et ses finances. Explications.

Le 24/04/2016 à 21h55

Il y a quelques heures, l’AMDH venait de clôturer son 11e congrès national. Sans surprise, et comme annoncé par Le360, Annahj Addimocrati continuera à avoir la main haute sur les structures de cette ONG et ses finances. L’un des scénarii révélés par nos soins le 22 avril a finalement été retenu.

Par un tour de passe-passe, Ahmed El Hayej rempile pour un deuxième mandat alors que les statuts de l’ONG ne le permettaient pas.

Explication: quand un militant a épuisé quatre mandats au Bureau central, il doit passer la main. Or, ce que les leaders d’Annahj n’osent pas avouer est que les amendements de l’AMDH ont subi un toilettage pour permettre au président sortant un cinquième mandat au BC. Et ce cinquième mandat lui permet un deuxième mandat à la tête de l’ONG.

Et comme annoncé également par Le360, c’est l’avocat Tayeb Madmad qui a été élu au poste de secrétaire général. Les leaders de l’AMDH le présentent comme étant «indépendant» alors que tous ceux qui suivent l’actualité de l’ONG savent qu’il est pro-noyau dur d’Annahj: Abdelhamid Amine, Khadija Ryadi et Abdelilah Benabdeslam.

Notons au passage que les trois vice-présidents sont issus hors des rangs d’Annahj, mais tout le monde sait également que Khadija Inani (présidente «de secours»), Said Benhammani (PADS) et Hamid Bouhdouni (PSU) ont fait «allégeance» à Annahj.

Là où ce hizbicule ne triche pas vraiment, c’est quand il octroie le poste de trésorier à Hassan Mahfoud, un produit-maison d’Annahj. Car, il faut bien veiller au grain et aux caisses qui alimentent l’AMDH et qui sont, en fin de compte, mis à la disposition d’Annahj.

Le nouveau Bureau central est composé de 23 personnes dont 8 militants d’Annahj. Mais c’est de la poudre aux yeux. Depuis 2010, on ne figure pas dans cet organe de décision si on n’a pas montré patte blanche et épousé la ligne du parti au marteau et à l’enclume (des partis pareils sont devenus rares, même dans les pays de l'ancien bloc soviétique!).

Reste une autre grande question: que vont devenir Abdelhamid Amine, Khadija Ryadi et autres Abdelilah Benabdeslam ? Le noyau dur d’Annahj, officiellement hors jeu pour avoir épuisé tous les mandats possibles et imaginables, sera toujours là pour tirer les ficelles. On ne lâche pas une vache à lait aussi facilement. 

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 24/04/2016 à 21h55