Analyse. Le discours du Trône depuis Al Hoceima: tout un symbole

Le roi Mohammed VI.

Le roi Mohammed VI. . DR

Très attendu, le discours du Trône de ce dimanche 29 juillet, prononcé par le roi Mohammed VI depuis la ville d'Al Hoceima comme le confirment des sources concordantes, est historique à plus d'un titre. Voici pourquoi.

Le 29/07/2018 à 12h41

C’est officiel. Le discours royal prononcé à Al Hoceima sera bien retransmis ce dimanche 29 juillet à 21h30. Également confirmée, la réunion que le souverain présidera dans cette ville et à laquelle le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, le ministre des Finances, Mohamed Boussaïd et le ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, entre autres hauts responsables, sont conviés.

Fait marquant: il s'agit du tout premier discours royal de l’Histoire à être adressé à la Nation depuis Al Hoceima, ville dans laquelle le roi séjourne depuis le 23 juillet, nous confirment des sources concordantes. Autant dire qu’il faut s’attendre à de grandes annonces. «Les initiatives du roi sont toujours fortes. Elles ont toujours une portée significative et le choix des lieux depuis lesquels le souverain prononce ses discours est souvent porteur d’une grande symbolique et d’annonces majeures», a affirmé le politologue et chercheur, Mohamed Tajeddine El-Husseïni.

«Un discours royal à partir d'Al Hoceima, la perle de la Méditerranée, n’est pas sans rappeler», ajoute-t-il, «les deux grands discours prononcés depuis Laâyoune en 2007 et Dakar en 2016 par le souverain». Dans le premier, le roi avait annoncé l’initiative du plan d'autonomie accordé au Sahara pour résoudre le conflit artificiel autour des provinces sahariennes. Un tournant majeur dans l’évolution de ce dossier, salué par l’écrasante majorité des pays de ce monde et toutes ses grandes puissances. Dans le second, le souverain réaffirmait les liens unissant le Royaume à son continent africain, marquant le début d’une réintégration des plus réussies de ses instances, à commencer par l’Union africaine.

Mohamed Tajeddine El-Husseïni rappelle par ailleurs qu’un des premiers chantiers lancés par le roi Mohammed VI depuis son intronisation en 1999 est la réconciliation entre le Maroc et sa partie nord, dont le Rif, aujourd’hui deuxième poumon économique du Royaume et véritable cas d’école en matière de développement économique et social. «Personnellement, je considère que le discours depuis Al Hoceima est une nouvelle étape dans cette réconciliation. Le peuple attend beaucoup du discours royal qui marquera, sans doute, un nouveau tournant dans la marche de notre pays», poursuit le politologue.

Dans les milieux politiques de Rabat, on estime que le discours d’Al Hoceima est surtout un symbole. Pour le politologue Mustapha Sehimi, le premier symbole c'est que «le roi séjourne depuis quelques jours à al Hoceima, chose qu'il n'a pas faite l'an dernier. Le souverain», a-t-il rappelé, «s'est promené dans la ville où il a été acclamé longuement. J’y vois un geste de réconciliation en direction des populations de la région», commente-t-il. La page de ce qui est communément appelé «les événements d’Al Hoceima» est ainsi tournée.

S’inscrivant dans cet ordre d’idée, la réunion prévue ce dimanche à Al Hoceima, peu avant le discours sous la présidence du roi et en présence du chef du gouvernement, a aussi une grande signification et témoigne d'un engagement royal fort. «Ce sera sans doute l'occasion d'établir un bilan d'action du gouvernement dans la région du Rif et d'élaborer un programme des projets socio-économiques pour l'année ou les années à venir», a conclu le politologue. La marche vers le progrès, dans cette région comme dans toutes les autres, est irréversible.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 29/07/2018 à 12h41