Anniversaire de l'accord tripartite Maroc-USA-Israël: le Sahara d’abord

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Revue de presseKiosque360. Les attentes de chacun des signataires de cet accord diffèrent. Pour le Maroc, la priorité est sa cause nationale. Depuis Israël, on attend du Maroc d’accélérer davantage la mise en œuvre de cet accord ainsi qu’une ambassade pleine et entière. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah

Le 26/12/2021 à 23h14

Cela fait un an que l’ancien Chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani, Meir Ben-Shabbat, Conseiller à la sécurité nationale de l’État d’Israël, et Jared Kushner, Conseiller principal du président des États-Unis d’Amérique, ont signé une déclaration conjointe tripartite à Rabat. Selon les termes de cette déclaration, les Etats-Unis reconnaissent la marocanité pleine et entière des provinces sahariennes et assurent le Maroc de leur appui à sa proposition d’autonomie, rappelle le quotidien Assabah dans une analyse consacrée au sujet, dans son numéro du lundi 27 décembre.

Une année plus tard, malgré le changement institutionnel au niveau de chacun des trois pays -le Maroc, Israël et les Etats-Unis ayant connu des élections législatives et présidentielles qui ont porté de nouvelles équipes aux commandes-, les signataires de la déclaration ont tenu à en appliquer les termes chacun à son rythme.

Ainsi, la mise en œuvre des clauses de cet accord ne s’est pas faite de la même manière et avec la même intensité. Aussi, souligne le quotidien, le Maroc attend-t-il aujourd’hui plus d’implication de la part des Etats-Unis pour mettre fin définitivement au conflit créé autour du Sahara marocain.

Le Royaume, relève le quotidien, espère que ce dossier soit clos une fois pour toute grâce à un ferme et franc appui des Etats-Unis au niveau de l’ONU et de son Conseil de sécurité. Au moment où la junte militaire au pouvoir en Algérie se démène à soutenir militairement et diplomatiquement, avec toute l’énergie dont elle est capable, les séparatistes du Polisario, éternisant en même temps ce conflit, le Maroc attend de l’Administration américaine de rehausser le niveau de son soutien inconditionnel au Royaume.

De son côté, poursuit Assabah, l’Etat d’Israël attend du Maroc de revoir son attitude et de ne plus se contenter des petits pas vers une normalisation totale. L’Etat hébreu attend du Royaume à ce qu'il mette en œuvre toutes les clauses de cet accord, y compris le relèvement du niveau de la représentation diplomatique. Au lieu d'un simple bureau de liaison, Israël s’impatiente de voir ouvrir une ambassade pleine et entière dans chacun des deux pays. Les Israéliens souhaitent également plus de visites officielles des deux parties, plus d’accords immédiatement exécutables et l’accélération des échanges commerciaux, industriels, culturels, scientifiques et humains entre les deux pays.

Quant aux attentes du Maroc de son partenaire israélien, elles concernent principalement sa cause nationale. Le Royaume souhaite qu’en activant ses lobbies et groupes de pression un peu partout dans le monde, l’Etat hébreu puisse l’aider de manière active et efficace à mettre fin à ce conflit autour de son territoire saharien. Le Royaume espère également voir des entreprises israéliennes et américaines investir davantage dans le pays, principalement dans les provinces sahariennes où un effort considérable a été déployé au fil des années notamment en termes d’infrastructures pour accueillir les investissements. 

Cela dit, relève le quotidien, s’il y a un domaine où les relations entre les trois pays ont connu une avancée remarquable, c’est bien la coopération militaire. Nul besoin de revenir sur les relations déjà très étroites et stratégiques entre le Maroc et les Etats-Unis à ce niveau. La nouveauté de cette année, c’est bien cet accord que le Maroc et Israël viennent de signer justement dans le domaine militaire. Un accord qui porte à la fois sur le domaine militaire, sécuritaire et de renseignement, rappelle le quotidien. Un accord historique qui a eu pour effet immédiat d’engendrer une panique chez le régime militaire du voisin de l’Est.

Par Amyne Asmlal
Le 26/12/2021 à 23h14