Annonce imminente de la nomination du nouvel envoyé onusien au Sahara

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'exprime depuis le palais de la Moncloa, à Madrid, en Espagne, le 2 juillet 2021.

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, s'exprime depuis le palais de la Moncloa, à Madrid, en Espagne, le 2 juillet 2021. . JAVIER SORIANO / AFP

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’apprête à dévoiler le nom de son nouvel envoyé personnel au Sahara. Une nomination qui intervient au moment où la région a connu de nouveaux et importants bouleversements.

Le 27/08/2021 à 15h06

Enfin! Un vrai cri de soulagement pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui s'apprête à annoncer de façon imminente la nomination de son envoyé personnel au Sahara, apprend Le360 de ses sources. L’annonce de cette nomination devrait intervenir d’ici à la fin de ce mois d'août. Cette nomination intervient à deux mois de la tenue de la réunion annuelle du Conseil de sécurité de l’ONU du mois d’octobre, consacrée à la présentation d’un rapport sur le Sahara, sanctionné par une résolution de l’exécutif onusien.

Depuis la démission de l’Allemand Horst Köhler en mai 2019 pour des raisons de santé, Antonio Guterres, comme il l’avait lui-même affirmé en juillet dernier, a préconisé pas moins de 13 noms de diplomates, européens surtout, pour occuper le poste d’émissaire au Sahara, tous finalement rejetés par l’une des parties.

Mais aujourd’hui, la nomination semble plus que jamais facilitée, voire imposée, par un contexte particulier marqué par de nombreux bouleversements intervenus dans la région depuis la démission de l’initiateur des tables-rondes de Genève.

Tout d’abord, il s’agit de l’évolution du contenu même des résolutions du Conseil de sécurité qui, durant ces deux dernières années, a constamment écarté toute solution basée sur un référendum au Sahara. Cette position, devenue de principe, a été formulée sans équivoque par les résolutions 2494 d’octobre 2019 et 2548 d’octobre 2020, qui préconisent une solution politique réaliste, pragmatique et durable, basée sur le compromis.

D’autre part, le prochain envoyé spécial de l’ONU devra prendre en considération les changements radicaux, diplomatiques surtout, intervenus durant ces derniers mois au Sahara marocain. Il s’agit principalement, depuis décembre dernier, de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara par un puissant membre permanent du Conseil de sécurité, à savoir les Etats-Unis d’Amérique, ainsi que l’ouverture de plusieurs dizaines de consulats dans les principales villes du Sahara marocain, en signe net de raffermissement de leur marocanité.

Peu importe donc aujourd’hui l’identité du nouvel envoyé spécial au Sahara qui sera annoncée par Guterres, car l’essentiel réside non pas dans la personne, mais dans le mandat qui lui sera assigné et la prise en considération de la réalité du terrain. A plusieurs reprises durant le long feuilleton des nominations avortées, de hauts responsables au ministère marocain des Affaires étrangères n’ont cessé de marteler dans des déclarations pour Le360 que «ce n’est pas le profil du candidat qui importe au Maroc, mais la nature du mandat qui lui est confié».

Quel que soit le nom de l’émissaire onusien, il devrait tenir compte de deux paramètres consubstantiels à une solution réaliste et viable au dossier du Sahara.

Le premier est lié au réalisme de la solution proposée qui ne peut pas exister en dehors d’une large autonomie au Sahara occidental, exercée sous souveraineté marocaine. Le second paramètre est relatif à l’Algérie qui est la véritable partie au conflit. Le Polisario est de fait une milice tenue sous perfusion par la junte militaire qui dirige l’Algérie. Sans le soutien du régime algérien, le Polisario s’effondre. Or, depuis le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël, le régime algérien est hystérique. Et ce n’est pas la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, décidée unilatéralement par Alger, au nom de prétextes surréalistes, qui va faciliter le travail au prochain émissaire de Guterres.

Aux abois, traversant une crise multiforme, le régime algérien aboie plus qu’il ne peut mordre. Il faudrait au nouvel envoyé onusien trouver les leviers nécessaires pour faire comprendre à ce régime qu'il devrait cesser de se servir d’un proxy dans le différend qui l’oppose au Royaume du Maroc.

Par Mohammed Ould Boah
Le 27/08/2021 à 15h06