Au PAM, comme un air de fronde anti-Benchamach

Hakim Benchamach, secrétaire général du PAM.

Hakim Benchamach, secrétaire général du PAM. . DR

Revue de presseKiosque360. Les clans opposés du PAM vont s’affronter ce samedi à l’occasion d’une réunion des bureaux politique et fédéral et du «Comité des cinq». Les détracteurs de Benchamach, à défaut de le renvoyer, veulent réduire sa marge de manœuvre.

Le 04/01/2019 à 19h11

La crise bat son plein au PAM. Et la suite logique du bras de fer entre les clans du parti pourrait entrainer une scission. Car, d’après le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 5 et 6 janvier, le rang des détracteurs de la direction continue de s’aggrandir et le conflit prendre des proportions incontrôlées, au risque de mener le parti dans une impasse. C’est dans ce contexte que le secrétaire général tente une ultime maanoeuvre

Ainsi, et d’après des sources citées par le journal, les bureaux politique et fédéral tiennent une réunion, samedi, en présence des membres du «comité des cinq», un groupe de médiation et de réconciliation que la direction a récemment accusé de velléités «putschistes».

Ce comité, qui compte parmi ses membres les présidents des régions de Marrakech-Safi, Casablanca-Settat et de l’Oriental, respectivement Ahmed Akhchichine, Mustapha Bakoury et Abdennabi Bioui, en plus du parlementaire et membre du bureau politique Mohamed Hamouti et l’ancien député Mehdi Bensaid, a déjà tenu une réunion, jeudi, avec la présidente du conseil national pour fixer les conditions à «imposer» au secrétaire général pour mettre fin à cette crise.

Parmi ces conditions, note le journal, la nomination d’Ahmed Akhchichine au poste de secrétaire général-adjoint pour gérer, en tandem, le parti pendant la phase transitoire qui va jusqu’à 2020, date du prochain congrès.

Le «Comité des cinq» veut également imposer à Benchamach la nomination d’un comité préparatoire du congrès ainsi que la désignation de Mohamed Hamouti au poste du président de la commission nationale des élections et de Samir Goudar pour chapeauter l’organisation du parti.

En attendant, le comité exige également l’apaisement de l’atmosphère au sein du parti, un préalable à la prochaine réunion du conseil national. Cela, et en sus, en donnant suffisamment de temps à la présidente de cette instance pour préparer les rapports à l’ordre du jour.

Ce faisant, souligne le journal, le «Comité des cinq» ne laisse aucune alternative au secrétaire général Hakim Benchamach, qui se retrouve obligé de se soumettre à ces conditions. Dans le cas contraire, il est prévu d’inscrire à l’ordre du jour de la prochaine réunion du conseil national une motion de destitution du secrétaire général. Il sera également question de mise en place d’un comité préparatoire pour un congrès extraordinaire à programmer pour juin prochain afin d’élire un nouveau patron du parti.

C’est dire que le bras de fer initié il y a plusieurs semaines a atteint son paroxysme, écrit pour sa part le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du week-end. En effet, souligne le journal, alors que le «Comité des cinq» et la présidente du conseil national fixaient leurs conditions, l’autre clan préparait, lui, sa riposte.

La réunion des bureaux politique et fédéral de ce samedi sera aussi consacrée à «trancher la question du maintien de Fatima-Zahra Mansouri à la tête du conseil national». L’idée, explique le journal, citant des sources au bureau politique, est de mettre la présidente du parlement du parti au «pied du mur», en la mettant, elle aussi, face à l’unique alternative de réunir cette instance dans un délai de deux semaines. Autrement, le bureau politique appellera à l’élection de nouveaux membres du secrétariat du conseil national, démarche qui précède la destitution de la présidente.

D’une manière ou d’une autre, affirme le journal, la réunion de samedi à Salé devrait mettre un terme à la situation de tension que connaît le parti actuellement. Reste à savoir qui des deux clans finira par avoir le dessus et les conséquences, que cela entrainerait, sur l’avenir du parti.

Par Amyne Asmlal
Le 04/01/2019 à 19h11