Au Parlement, politique et religion ne peuvent faire bon ménage

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Revue de presseKiosque360. Dans une question orale adressée au ministre de l’Intérieur, le PAM interpelle ce département sur l’exploitation des sites religieux, mosquées, zawiyas et mausolées à des fins politiques.

Le 07/08/2019 à 20h41

L’exploitation des sites religieux et des lieux de cultes à des fins politiques préoccupe les parlementaires. Cette pratique, de plus en plus répandue, vient de faire, en effet, l’objet d’une question orale adressée au ministre de l’Intérieur par le groupe parlementaire du PAM. Les élus du premier parti d’opposition interpellent, ainsi, le ministre sur l’implication de certaines personnalités religieuses, sans les citer, dans la propagande et l’activisme politique sans, non plus, faire référence à la partie qui en bénéficie, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 8 août. 

D’après le quotidien, plusieurs acteurs et observateurs de la scène politique ont fait état de l’implication de certaines institutions religieuses, mosquées, confréries et mausolées, dans l’action et la promotion politique. C’est ainsi que, dans sa lettre adressée au ministre de l’Intérieur, fin juillet, via la présidence de la première Chambre, le groupe parlementaire s’interroge sur les procédures et, éventuellement les investigations, que les ministères auraient entreprises pour faire respecter la principe constitutionnel de la séparation entre les champs politique et religieux.

Dans cette lettre, référencée sous le nombre 3273/19, le groupe parlementaire insiste sur le fait que des acteurs politiques et des observateurs ont effectivement recensé des cas d’implication de préposés religieux s’activant soit dans les mosquées, les zawiyas, ou tout simplement dans les mausolées des saints vénérés de l’islam, dans des activités à caractère purement politique. Ils exploitent, ainsi, leur poids symbolique et leur rang religieux pour influencer les citoyens. Ce faisant, ils enfreignent les lois en vigueur, précise le journal.

Notons, à ce propos, que le dahir 1-14-104 (du 20 mai 2014) portant organisation des missions des préposés religieux et détermination de leur statut interdit, dans son article 7, à ces derniers d’exercer, durant l’exercice de leur mission, toute activité politique ou syndicale. Il leur est également interdit de prendre une quelconque position ayant un aspect politique ou syndical.

Rappelons, par ailleurs, que le PAM avait déjà annoncé, début juillet, avoir saisi les ministères de l’Intérieur, de la Justice, et des Habous et des affaires islamiques pour enquêter sur d’éventuels cas d’instrumentalisation des sites religieux à des fins politiques ou de campagne électorale avant l’heure. Le PAM avait appelé, par la même occasion, ces trois ministères à veiller à la stricte application de la loi, notamment du dahir royal 1-14-104. Et ce afin d’éviter toute influence des imams, préposés religieux et préposés aux zaouïas, sur les choix électoraux des citoyens.

Par Amyne Asmlal
Le 07/08/2019 à 20h41