Autorité de régulation de l’électricité: le PAM demande la démission de ses trois membres

Abdellatif Ouahbi, SG du PAM et Hakim Benchamas, président de la Chambre des conseillers.

Abdellatif Ouahbi, SG du PAM et Hakim Benchamas, président de la Chambre des conseillers. . DR

Le Parti authenticité et modernité (PAM, opposition) a enjoint à ses trois membres nommés par Hakim Benchamas, président de la Chambre des conseillers, pour siéger au sein de l'Autorité nationale de régulation de l'électricité (ANRE), de démissionner dans les plus brefs délais.

Le 15/08/2020 à 13h10

"Le Bureau politique du PAM demande aux trois membres (faisant partie du PAM) de démissionner dans un délai de sept jours. A défaut, des mesures [disciplinaires] seront prises à leur encontre", indique un communiqué signé par Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM.

Les trois membres, choisis par Hakim Benchamas (ancien patron du PAM) et dont la nomination est vivement contestée, sont Ahmed Touhami (ex-député), Mohamed Baddir et Khalid Hennioui.

Dans son communiqué, le PAM a vivement dénoncé les choix qui ont conduit globalement à la nomination des douze membres constituant la future direction de l'ANRE. Trois membres, proches de l'USFP, ont été nommés par Habib El Malki, président de la Chambre des représentants, et trois autres, proches du PAM, ont été désignés par le président de la Chambre des conseillers, Hakim Benchamas.

Le PJD a eu également sa part dans ses nominations puisque le chef du gouvernement, également secrétaire général du parti islamiste, a nommé les trois autres membres restants.

Dans la foulée, plusieurs partis politiques, dont le PAM et le PPS, se sont élevés contre ces choix, estimant qu'ils relèvent du "népotisme, du copinage et du partage du butin". Ils accusent notamment El Malki et Benchamas d'avoir agi unilatéralement sans consulter les représentants des partis politiques.

"Ces nominations sont anticonstitutionnelles", estime le PAM qui appelle à une réforme du règlement intérieur de la Chambre des représentants en vue d'ôter, ou du moins limiter, le droit confié au président de l'instance législative de nommer certaines personnalités au sein des institutions nationales.

La nomination des douze membres de l'ANRE a provoqué un tollé dans des milieux politiques, qui se demandent si ces membres, à l'exception du président Abdellatif Bardach, ont les compétences requises pour assurer une telle mission.

Les critiques n’ont pas non plus épargné les indemnités mensuelles "faramineuses" que doivent percevoir ces membres. Un décret publié au dernier bulletin officiel a fixé un salaire mensuel de 62.618 dirhams pour chaque membre. Le débat va prendre une autre tournure en septembre prochain lors de la première réunion du Conseil d'administration de l'ANRE.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 15/08/2020 à 13h10