Aziz Rebbah appréhende-t-il déjà un éclatement du PJD?

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Revue de presseKiosque360. Le Parti de la justice et du développement traverse actuellement une zone de fortes turbulences qui hypothèquent son avenir sur l’échiquier politique marocain. Les déclarations et les actes de certains de ses dirigeants sont en tout cas révélateurs d’un grand malaise interne.

Le 06/03/2018 à 23h47

Plusieurs dirigeants du PJD prévoient déjà de perdre, à coup sûr, leurs mandats électifs actuels. Ils estiment même que leur parti laissera bien des plumes lors des prochaines échéances électorales. Les dissensions internes entre les «frères» ont en effet atteint leur paroxysme avec les tiraillements incessants entre le «clan des ministres» et celui d’Abdelilah Benkirane, qui veulent chacun faire main basse sur le parti.

A cela s’ajoutent, rapporte Assabah de ce mercredi 7 mars, la «dynamique et la percée de nouveaux partis dans le paysage politique marocain, à l’instar du Rassemblement national des indépendants qui a commencé, très tôt, à préparer les futures élections». Conscient de cette redistribution des cartes, le ministre PJDiste Aziz Rebbah vient de lâcher une bombinette en affirmant être prêt, comme bon nombre de dirigeants du parti de la Lampe, à aller chercher une autre alternative au parti islamiste.

Ces déclarations ont été faites à Londres devant un parterre de la diaspora marocaine, lors d’une rencontre initiée par l’association Joussour. Aziz Rebbah les a étayées en ajoutant qu’à l’origine, les cadres du PJD ont frappé aux portes de l’USFP et de l’Istiqlal, avant de rejoindre le MPDC d’Abdelkrim El Khatib pour fonder, en 1998, l’actuel Parti de la justice et du développement. Un raisonnement qui laisse croire que la porte est toujours ouverte aux islamistes pour aller sous une autre chapelle partisane.

Par ailleurs, et face au parasitage mené par le clan Benkirane, qui met à rude épreuve l’actuelle majorité gouvernementale, le chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, a décidé d’instaurer un black-out total sur les réunions du parti. Il a ainsi interdit à tous les membres de la direction du PJD de faire des déclarations à la presse, imposant que la communication au nom du parti soit de son seul ressort ou à travers un communiqué officiel du parti.

Pour El Othmani, si certains dirigeants du parti de la Lampe continuent à s’exprimer à tort et à travers, c’est le gouvernement et le parti lui-même qui risquent de partir en lambeaux sous l’effet d’une telle cacophonie.

Par Mohammed Ould Boah
Le 06/03/2018 à 23h47