BCIJ. Premier coup de filet, premier coup de maître

Siège du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) à Salé.

Siège du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) à Salé. . DR

Revue de presseKiosque360. Le Bureau central des investigations judiciaires a réussi un retentissant premier coup de filet antiterroriste, en procédant au démantèlement d’une cellule affiliée au présumé «Etat islamique». Révélations.

Le 23/03/2015 à 04h29

A peine installé vendredi 20 mars dans son siège flambant neuf à Salé, le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) a réussi une opération spectaculaire: "Démantèlement d'une cellule terroriste qui s’apprêtait à commettre un projet terroriste dangereux visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du royaume", a annoncé, dimanche 22 mars, le ministère de l’Intérieur, dans un communiqué relayé par les principaux titres de la presse écrite dans leur édition de ce lundi 23 mars. «Butin précieux aux filets du FBI marocain … une cellule affiliée à Daach visait des politiques et des militaires», titre Akhbar Al Yaoum. «Premier coup de filet spectaculaire… le BCIJ frappe dans neuf villes et détricote une cellule qui avait dans le viseur des personnalités politiques, militaires et civiles», annonce Al Ahdate Al-Maghribia. «Saisie d’armes à feu et de munitions chez les membres d’une cellule terroriste ayant prêté allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi», rapporte Assabah…

Fait extrêmement dangereux, "les éléments de cette cellule, déployés dans neuf villes du royaume, avaient réussi à se procurer des armes à feu et une quantité importante de munitions et auraient été sur le point de commettre des attaques terroristes", relève Al Ahdate Al-Maghribia, en indiquant que cette cellule était implantée à Agadir, Tanger, Laâyoune, Abou Jaâd, Tifelt, Marrakech, Taroudant et Aïn Harrouda. S’agissant des armes et autres munitions, le quotidien rapporte, sur la foi des révélations du ministère de l’Intérieur, qu’elles ont été découvertes dans «un lieu sûr» à Agadir, en ajoutant que cette cellule, qui se revendique de l’organisation terroriste de Daech, était compromise dans le recrutement de candidats au jihad au profit du soi-disant «Etat islamique» et bénéficiait de financement de la part de parties étrangères interlopes.

Toujours en rapport avec «l’arsenal» saisi dans une planque à Agadir, Akhbar Al Yaoum indique que la cellule daechienne allait l’utiliser dans la perpétration d’assassinats de personnalités politiques et civiles mais aussi contre des éléments de sécurité, l’objectif étant de dépouiller ces derniers de leurs armes de service et s’en servir pour de nouvelles actions criminelles. Pour sa part, Assabah a révélé que l’un des membres de cette cellule, dont le nom a été tenu secret pour des raisons d’investigation, avait dévoilé au BCIJ la provenance des armes à feu et autres munitions, qui auraient été introduites via le poste-frontière de la ville marocaine occupée de Mellilia où la cellule avait réussi à nouer contact avec des salafistes, eux aussi affiliés à la pieuvre terroriste de Daech.

Reste maintenant à savoir si ce groupe, qui porte à 133 le nombre de cellules terroristes démantelées depuis 2002, avait un rapport avec l’appel lancé, au lendemain de l’attaque terroriste commise, mercredi 18 mars, contre le musée Bardo, en Tunisie, faisant pas moins de 22 morts, notamment des touristes étrangers. Les premiers éléments d’enquête, ébruités par le BCIJ, indiquent que la cellule démantelée avait tout mis en œuvre pour passer à l’acte. Elément inédit dans la stratégie de cette cellule, le facteur "choc psychologique" qu’elle comptait provoquer en projetant des attaques simultanées dans différentes villes du royaume. Autrement dit, le projet terroriste mis en place aurait pu être encore plus désastreux que celui exécuté en ce tristement célèbre 16 mai 2003, lequel fut concentré dans la seule ville de Casablanca. Autre élément inédit, le mode opératoire mis en place par cette nouvelle cellule terroriste : des fusillades ciblées contre des personnalités politiques, militaires et civiles. Objectif escompté : provoquer la panique à tous les échelons de l’establishment du pays. En somme, un nouveau mode opératoire dont l’élément central est «la stratégie de choc».

Par Ziad Alami
Le 23/03/2015 à 04h29