Benny Gantz: «Un jour, je réunirai mes petits-fils pour leur raconter l'histoire de ma visite au Maroc»

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, à son arrivée le 23 novembre 2021 à l'aéroport de Rabat-Salé. 

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, à son arrivée le 23 novembre 2021 à l'aéroport de Rabat-Salé.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le ministre israélien n’est pas près d’oublier sa visite au Maroc, la première d’un ministre de la Défense de ce pays hébreux dans le Royaume. Emu, il promet d’en restituer les détails, bien plus tard, à ses petits-enfants. Cet article est une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 25/11/2021 à 03h20

Manifestement ému de sa visite officielle au Maroc, la première d’un ministre israélien de la Défense dans le Royaume, Benny Gantz a décidé de s’adresser aux Marocains à travers une tribune publiée par Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 25 novembre. C’est une visite que le ministre israélien promet de raconter à ses petits-enfants. Il leur racontera, dit-il, comment les deux pays sont entrés dans l’Histoire en signant, aujourd’hui, des accords de défense. Cela dit, assure-t-il, par delà de l’importance de cet événement, les relations entre les deux pays sont bien plus que cela.

On a tendance, poursuit le ministre israélien, à mettre la reprise des relations entre les deux pays, il y a un peu moins d’une année, sur le compte des Accords d’Abraham, alors qu’en réalité «notre Histoire a commencé il y a longtemps et s’est ancrée dans l'héritage de la communauté juive marocaine». Dans un passé encore vif dans la mémoire des deux peuples, lorsque le régime nazi a exigé de feu Mohammed V de lui remettre les juifs -la communauté juive marocain était alors de près d’un quart de million de personnes- le souverain avait déclaré: «Il n'y a pas de juifs au Maroc. Il n'y a que des sujets marocains. »

«Les paroles de Sa Majesté évoquent les racines profondes de la communauté juive marocaine et la fondation qui soutient nos relations à tous les niveaux», souligne le ministre israélien dans cette tribune publiée par Al Ahdath Al Maghribia. Aujourd’hui, poursuit-il, l'Histoire de la communauté juive marocaine, laquelle compte près d'un demi-million de citoyens, se poursuit dans son nouveau pays. Ils ont emporté avec eux, en Israël, l'honneur et la richesse de la langue, la culture et le patrimoine marocains.

Cet héritage de feu Mohammed V se poursuit à ce jour, confie-t-il en rapportant un incident riche en symboles survenu récemment. La semaine dernière, raconte-t-il, le rabbin Elhadad et ses proches ont été en visite au Maroc en quête de leurs racines marocaines. C’est un peu comme de nombreux Israéliens qui visitent le pays, renouant avec les générations passées. Le rabbin Elhadad a été victime d’un accident au cours de cette visite. Les médecins n’ont rien pu faire, malgré l’immense effort qu’ils ont déployé pour lui sauver la vie. En apprenant cet horrible incident, SM. Mohammed VI a contacté la famille et a mis à sa disposition un avion privé pour rapatrier la dépouille du rabbin, afin qu'il soit enterré en Israël dans les plus brefs délais, selon le rituel religieux.

«Cette histoire, et d'autres du même genre, symbolisent nos liens spirituels sans précédent. C'est grâce à ce lien que la nation juive et l'Etat d'Israël honoreront toujours les Rois, passés et présents, et l'ensemble du Royaume du Maroc», souligne le ministre, précisant que les relations entre les deux pays sont fondées sur «un profond respect mutuel». Ces relations, assure-t-il, ont évolué et se sont approfondies au fil des années et ont dernièrement atteint leur plus haut niveau.

Le ministre de la Défense, qui a participé à des dizaines d'opérations militaires, en convient: «La plus importante de toutes les batailles est celle pour la paix et la stabilité. Cela ne peut être atteint que si nous restons forts et renforçons nos relations avec nos alliés». Il a certes évoqué, à ce propos, la nécessité d’établir la paix au Moyen-Orient, mais aussi et surtout les multiples dangers auxquels le Maroc, ainsi qu'Israël, font face aujourd’hui, tout en insistant sur le danger iranien. «Nos deux pays sont confrontés aux défis du terrorisme fondamentaliste, des menaces frontalières et aériennes. Le cadre, que nous avons déterminé dans le protocole d'entente, nous fournira les moyens de coopérer afin de défendre nos nations», affirme-t-il.

En parlant de ce protocole d’entente, il a tenu à rappeler qu’après des années de coopération informelle pour la prévention du terrorisme, les deux pays ont franchi, cette semaine, une étape historique dans leurs relations, formalisant ainsi leurs relations de défense par la signature d’un protocole d'accord de coopération en la matière. Ce protocole d'entente, explique-t-il, établit un cadre pour le développement de la coopération dans la lutte contre le terrorisme, le partage de renseignements, la formation de groupes de travail professionnels et la collaboration industrielle.

En parallèle, «Israël et le Maroc célèbrent l'histoire de nos communautés communes. Notre tourisme est florissant et les relations interpersonnelles se développent. Notre coopération économique porte ses fruits pour nos deux nations», note-t-il. Ainsi, conclut-il, «il est maintenant temps de travailler ensemble pour contrer les menaces grandissantes, pour garantir que nos nations puissent prospérer dans la paix et la stabilité».

Par Amyne Asmlal
Le 25/11/2021 à 03h20