Bouteflika maintient l’espionnage anti-marocain au DRS

Le président Bouteflika veut-il, à travers ce procès, se venger de l'ex-patron du DRS, "Tewfik"?

Le président Bouteflika veut-il, à travers ce procès, se venger de l'ex-patron du DRS, Tewfik? . dr

En dépit de la stratégie du président algérien d’affaiblissement du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le patron de cet appareil sensible n’en garde pas moins la main sur de grands dossiers se rapportant notamment à la sécurité extérieure et à l’espionnage anti-marocain.

Le 14/08/2015 à 11h13

Ne nous y trompons pas : la stratégie de sape menée depuis 2013 par le président Bouteflika contre le patron du renseignement extérieur algérien, DRS, ne s’applique que dans la mesure où ce dernier présente un danger pour les intérêts du clan présidentiel.

Nombreux sont les observateurs à relever que cette stratégie est intervenue en représailles contre l’enquête ouverte par le DRS sur les affaires de corruption éclaboussant le clan du locataire du palais El Mouradia.

Autrement dit, les grands dossiers touchant à la sécurité extérieure de l’Algérie restent entre les mains du général-major Mohamed Mediène, patron du DRS, certifie le quotidien algérien, Al Khabar.

Parmi ces dossiers, figure en premier lieu l’espionnage anti-marocain, sport favori de l’establishment militaro-politique algérien. Le régime entretient sciemment des relations tendues avec le royaume pour continuer de justifier, à la faveur de la théorie fumeuse de «l’ennemi extérieur», ses dépenses militaires faramineuses, avec ce que cela comporte de dessous de table pour graisser la patte aux hauts galonnés de l’armée algérienne.

Autre prérogative laissée, la gestion de la crise sécuritaire que connaissent des pays frontaliers avec l’Algérie, en l’occurrence la Libye et le Mali.

Last but not least, le suivi des accords de coopération sécuritaire avec l'Occident, notamment les Etats-Unis et la France. Alger s'est engagée à coordonner avec les puissances occidentales dans le cadre de la lutte antiterroriste.

En dehors de ces dossiers touchant au renseignement extérieur, le patron du DRS, alias "Tewfik", est réduit au silence dès qu'il est question des intérêts du clan présidentiel. Sa dépossession dernièrement du GIS (Groupe d'intervention spéciale), qui a été rattaché à l'armée, participe de cette stratégie de "mis au pas" du DRS. Elle a été décidée par le clan présidentiel pour retirer à ce département toute capacité de nuisance, d'autant plus que l'heure du départ du président malade a sonné et que la question de sa succession est aujourd'hui plus que jamais d'actualité.

Par Ziad Alami
Le 14/08/2015 à 11h13