Budgétivore, le Parlement n'a présenté qu’une centaine de propositions de lois depuis 1963

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Le bilan de 53 années d’exercice du Parlement marocain, avec ses deux Chambres, est «très maigre». En matière de législation, les députés sont les cancres de la classe. Explications.

Le 21/06/2017 à 19h34

Les données avancées par Habib El Mali, mardi 20 juin, lors d’une journée d’étude au sein du Parlement, sont surprenantes. Selon le président de la Chambre des représentants, cité par Al Akhbar dans son édition de ce jeudi 22 juin, des 1.507 lois votées par le Parlement depuis 1963, les députés n’en ont présenté que 108, soit 7,1%. «Et ce, regrette-t-on, malgré les milliards de dirhams dépensés pour les deux Chambres».

Lors de son intervention, El Maki a estimé que le pays avait besoin de «grands efforts» en matière de législation. «Nous avons besoin de renouveler nos législations, dont certaines datent de la période du protectorat et du début de l’Indépendance. Nous avons besoin de libérer nos lois des complexités qui pénalisent la dynamique politique, économique et sociale», a-t-il préconisé.

Les problématiques de l’immobilier et celles des terres collectives des soulaliayates, qui freinent l’investissement et l’emploi et qui font partie des droits économiques de l’Homme, sont citées en exemple par le président du Parlement. Ce dernier estime ainsi que l’hémicycle a besoin d’une «secousse» à cause de l’incapacité flagrante dont font preuve ses membres concernant les initiatives en matière de législation. Et d’ajouter, rapporte le quotidien arabophone: «Nous sommes devant un paradoxe qu'il importe de pallier et qui exige de revoir l’exercice de notre devoir législatif».

Habib El Malki a, par ailleurs, relevé le «grand déséquilibre» entre les moyens dont disposent les parlementaires et le gouvernement. «En termes de moyens, de banques de données, de bases de données et d’information, les députés n’ont que des miettes par rapport à l’Exécutif», regrette-t-il. Mais est-ce suffisant pour justifier la «paresse» des élus ?

Par Khalid Mesfioui
Le 21/06/2017 à 19h34