Camps de réfugiés: le niet catégorique du Maroc à l’UE

Nasser Bourita s'exprimant devant la 72e AG de l'ONU, le 20 septembre 2017. 

Nasser Bourita s'exprimant devant la 72e AG de l'ONU, le 20 septembre 2017.  . DR

Revue de presseKiosque360. Face à la volonté de l’Europe de voir les pays nord-africains accueillir des camps de réfugiés, le Maroc a opposé un niet catégorique à ce projet qui va à l’encontre de la politique migratoire du pays.

Le 04/10/2018 à 19h52

Pour le Maroc, il est hors de question de construire des camps pour les migrants dans le Nord du royaume, comme le souhaite l’Europe. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a été on ne peut plus clair à ce sujet.

Al Massae, dans son édition du vendredi 5 octobre, revient sur ce sujet qui fait débat depuis quelques jours. D’après le journal, le Maroc considère que ce refus est une question de souveraineté, et ce après que de plus en plus de voix d’extrême droite se sont élevées en Europe pour inciter le royaume à accepter la création de ces camps. La même source ajoute que le MAE marocain, Nasser Bourita, a non seulement fait part de ce refus, mais a aussi appelé l’Union européenne à impliquer davantage le royaume dans les décisions qu’elle prend sur des sujets comme celui de la migration.Cette position est d’ailleurs conforme à la position du royaume en général quant aux camps de réfugiés, quel que soit le lieu où ils sont installés. En effet, ils ne s’accordent pas avec la politique marocaine dans le domaine de la migration.

Dans une interview accordée à un média allemand, ajoute Al Masse, Nasser Bourita a précisé que l’Europe ne pouvait demander au Maroc de l’aide pour résoudre les problèmes liés au terrorisme et à la migration, tout en traitant le royaume comme un simple objet qu'elle manipulerait à sa guise! Il se pose même la question de savoir si le Maroc est un véritable partenaire de l’Europe, ou un simple «voisin» qu’elle craint.

Le journal rappelle que cette sortie virulente du MAE marocain intervient dans un contexte où l’Union européenne souhaite que les pays nord-africains accueillent sur leurs sols des camps pour réfugiés, et ce dans l'objectif de limiter les flux de migrants vers l’Europe. Une telle expérience avait déjà été entreprise avec la Turquie où se sont retrouvés bloqués des migrants qui aspiraient à atteindre le vieux continent.

Par Fayza Senhaji
Le 04/10/2018 à 19h52