Cinq scénarios pour le gouvernement El Othmani II

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Revue de presseKiosque360. Entre un léger lifting, avec le départ de secrétaires d’Etat, et une modification profonde de la composition et de la configuration du gouvernement, on pourrait imaginer une multitude de scénarios possibles. En voici cinq parmi les plus plausibles.

Le 06/09/2019 à 20h02

Depuis que le chef du gouvernement a été chargé par le roi, le 29 juillet, de revoir son équipe, les scénarios du nouveau remaniement se multiplient et les informations les plus contradictoires sont galvaudées un peu partout. La seule certitude est que le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani reste en place. Le reste n’est que spéculations, commente le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans sa livraison du week-end des 7 et 8 septembre.

Rien ne filtre, en effet, de ce qui se trame dans la cuisine de la Primature et du PJD, ni dans celle des autres membres de la majorité ou des formations de l’opposition. Les négociations du chef du gouvernement sont frappées du sceau du secret, souligne le quotidien. Il faut dire, note le journal, que cette mission de dénicher les compétences capables, aussi bien au niveau du gouvernement qu’au sein de l’Administration, et de mettre en place les fondements du nouveau modèle de développement, a quelque peu déconcerté tout le monde, gouvernement et partis politiques confondus. 

Cependant, dans tout cela, le chef du gouvernement paraît sûr de lui, sûr de détenir, avec son parti, les clés du nouveau gouvernement, son architecture et la liste des critères que doivent remplir ses nouveaux membres. Il est même certain de détenir les cartes à même de lui permettre de faire pression sur ses partenaires, relève le quotidien. Mais il ne laisse rien paraitre de tout cela. Ainsi, au point où en sont les choses, tout ce que l'on peut faire, c’est avancer des scénarios. Après avoir consulté quelques politologues, Al Ahdath Al Maghribia en présente justement cinq parmi les plus plausibles.

Dans le premier scénario, qui ne date d’ailleurs pas d’aujourd’hui, il est question de réduction du nombre des membres du gouvernement. Il s’agit de supprimer les postes de secrétaires d’Etat et de remercier certains ministres qui on déjà exprimé leur souhait de partir. Le cas le plus cité est celui de Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires générales du gouvernement. Il n’est pas exclu que certains départements subissent, dans ce cas de figure, quelques modifications légères.

Le deuxième scénario renvoie également à la réduction de l’effectif du gouvernement, mais tout en permettant aux partis qui en forment le noyau dur de garder le même nombre de portefeuilles ministériels. Chose qui ne peut être possible qu’avec la réduction du nombre des partis qui composent la coalition gouvernementale. C’est le PPS qui est appelé à faire les frais de ce scénario. Cela d’autant, note le journal, que les rapports entre ce parti et le PJD ne sont plus ce qu'ils étaient. Et pour une plus grande cohésion au sein du gouvernement et une homogénéité idéologique de la majorité, ce scénario suggère également le départ de l’USFP à l’opposition.

Dans le troisième scénario, il s’agit de dupliquer une expérience déjà tentée par le passé. Cela consiste à renforcer la majorité en intégrant les chefs des partis qui la forment au gouvernement en tant que ministres d’Etat. Dans cette configuration, le gouvernement devient plus solide et, surtout, à l’abri des bisbilles qui ont jalonné son parcours pendant ces deux dernières années. 

Le quatrième scénario consiste à faire passer le gouvernement au scalpel. Une opération à l’issue de laquelle la composition du gouvernement sera revue en profondeur. Dans ce cas, seules les compétences de ses membres compteront. Peu importe leur appartenance ou non à un parti politique. Les considérations partisanes n’interviennent absolument pas dans ce cas de figure.

Le dernier scénario pourrait se révéler une surprise pour plus d’un. Il s’agit, en effet, d’un éventuel départ du RNI, l’une des composantes de son noyau dur du gouvernement. Le PJD sera, dans cette éventualité, confronté à la dure réalité de diriger certains départements clés sans pouvoir compter sur l’expertise de ses alliés actuels. Ce scénario permettrait par contre au RNI de se préparer dans de meilleures conditions pour les prochaines élections. En même temps, ce scénario est à même de mettre fin à la polarisation actuelle de la scène politique, avec l’entrée en jeu d’un troisième pôle incarné par le RNI. La période de préparation des élections de 2021 en sera, par conséquent, moins tendue.

Par Amyne Asmlal
Le 06/09/2019 à 20h02