Comment le piège des funérailles de Mohamed Abdelaziz à Bir Lahlou a été déjoué

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Le renseignement algérien et le Polisario ont tenté d’instrumentaliser les funérailles de Mohamed Abdelaziz à des fins indignes du respect dû à tout défunt, à plus forte raison les vivants. Pourquoi les gouvernements ont évité le piège du déplacement à Bir Lahlou.

Le 08/06/2016 à 13h20

Les services algériens ont manipulé Mohamed Abdelaziz jusqu’au bout de sa vie, voire au-delà. En prévoyant des funérailles à Bir Lahlou (zone tampon que le Polisario appelle territoire libéré), le patron du renseignement militaire algérien, le général Bachir Tartag, comptait moins exaucer un quelconque voeu testamentaire de Mohamed Abdelaziz que «piéger», et mettre dans l’embarras des pays amis du Maroc, dont l’Espagne.

Madrid a senti le pot-aux-roses et a évité soigneusement de se faire représenter à des funérailles organisées dans une localité qu’elle sait pertinemment marocaine, Bir Lahlou (située dans la zone tampon), et que le Polisario présente mensongèrement comme étant un «territoire libéré».

Une présence d’esprit et une lucidité qui n’ont d’égale que l’amertume et la déception que ressent aujourd’hui Alger, qui a vu cette énième machination tomber à l’eau, autant que le Polisario, et ses relais espagnols, qui se livrent aujourd’hui à une campagne féroce contre le gouvernement espagnol accusé de «laisser tomber le peuple sahraoui». 

La déception du mouvement séparatiste, ou ce qu’il en reste, est telle qu’il a du mal à la contenir, encore moins la cacher. C’est dans ce contexte qu’intervient la sortie aujourd’hui, sur le fil de l’agence de presse espagnole «EFE», relayée à grand roulement de tambour par sa consoeur algérienne «APS», du président de la «Coordination des associations de soutien au Sahara», José Taboada. Dans une déclaration à l’agence EFE, le président de cette coordination a sévèrement critiqué la décision de Madrid de ne pas dépêcher de représentant aux funérailles de Mohamed Abdelaziz. Pour lui, la décision de Madrid de ne pas dépêcher de représentant aux funérailles de Mohamed Abdelaziz à Bir lahlou est «honteuse». 

"Honteuse", enfin pas du tout. Ce qui le serait réellement, c’est la position de ce monsieur Taboada "voix d'Alger" en Espagne qui aurait pu faire preuve d'honnêteté en disant que Madrid n'est pas la seule à ne s'être pas fait représenter au "cirque" de Bir Lahlou. Aucun pays digne de ce nom ne s’est fait représenter à ces funérailles exploitées cyniquement par Alger dans une tentative mesquine de nuire aux intérêts du Maroc, ainsi qu’à ses relations extérieures.

Par Ziad Alami
Le 08/06/2016 à 13h20