Coronavirus: l’admiration mondiale dont fait l’objet le Maroc dans la gestion de la crise enrage Alger

Journaux algériens.

Journaux algériens. . DR

L’anticipation du chef de l'Etat et la chaîne de solidarité nationale ont été le fort du Maroc dans la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus. Une gestion citée en exemple à travers le monde, sauf en Algérie, où une presse aux ordres tente d’occulter la réalité. Décryptage.

Le 13/04/2020 à 16h03

Pays touristique largement ouvert sur le monde, accueillant plus d’une dizaine de millions de visiteurs, le Maroc était potentiellement exposé à une propagation rapide, voire fulgurante, de la pandémie de Covid-19. Alerte, et scrutant déjà ce qui se déroulait en Italie, en Espagne puis en France, où la maladie du Covid-19 s’est très rapidement répandue, le Maroc s’est rapidement barricadé.

En effet, ces pays, et dans une moindre mesure la Chine, foyer de départ de la pandémie, sont non seulement émetteurs de touristes vers le royaume, mais aussi ses principaux partenaires économiques, dans lesquelles vivent aussi une importante communauté de Marocains résidant à l’étranger.

Dès la fin du mois de janvier 2020, et alors qu’aucun cas de contamination au coronavirus n’a été encore déclaré au Maroc, des mesures préventives ont été prises. Ainsi, les liaisons aériennes reliant le Maroc et la Chine ont été suspendues, alors que des équipes et matériels sanitaires ont été déployés au niveau des ports, aéroports et postes-frontières, pour procéder à des contrôles stricts sur toutes les personnes entrant sur le territoire marocain. 

Ces mesures, prises très tôt, vont être renforcées plus d’un mois plus tard, suite à la découverte du premier cas de contamination au Maroc, le 2 mars dernier. Le patient zéro était un MRE en provenance justement d’Italie. La riposte proactive est ensuite rapidement allée crescendo: interdiction des rassemblements, fermeture des écoles, des universités, des mosquées, des synagogues, des églises, des cafés, des restaurants, et l'annulation de manifestations sportives et culturelles.

Les finances étant le nerf de la guerre contre le coronavirus, le roi Mohammed VI a décidé de lancer, le 15 mars dernier, un Fonds spécial dédié à la lutte contre la propagation du Covid-19. Initialement doté de 10 milliards de dirhams versés par l’Etat, ce fonds, ouvert à la contribution de donateurs, vise d’abord à faire face aux dépenses médicales urgentes, à soutenir les secteurs économiques impactés négativement par la pandémie, protéger l’emploi et apporter une directe aux catégories les plus vulnérables de la société. 

Quelques jours seulement après sa création, ce fonds, qui a déjà engrangé, grâce à une chaine de solidarité nationale exceptionnelle, plus de 35 milliards de dirhams (plus de 3 milliards d’euros), a effectué nombre de décaissements en faveur des secteurs et catégories ciblés.

Or c’est justement là où le bât blesse, pour le régime algérien: constater que l’Etat marocain, suite à une anticipation de son souverain, a su initier un immense élan de solidarité sociale, sans précédent, au cours duquel tous les Marocains, des milliardaires jusqu’aux salariés dont les revenus sont modestes, se sont accordés à contribuer, individuellement et chacun proportionnellement à ses moyens, à l’effort collectif de protection de la société.

Une réussite exemplaire, dont l'écho a rapidement résonné à travers le monde. Les médias de nombreux pays ont décrit la rapidité et l’efficacité de la stratégie marocaine de lutte contre le coronavirus, saluée comme l’une des meilleures du monde. Hier, dimanche 12 avril, Nova Paraguay, l’agence de presse paraguayenne, a expliqué que «le Royaume a rapidement réagi selon une approche globale, en consacrant plus de 2,7% de son PIB (à la lutte contre le coronavirus), se plaçant ainsi parmi les quatre premiers pays du monde à avoir mobilisé davantage de ressources financières pour lutter contre cette pandémie».

Ne trouvant, de son côté, aucun média international pour louer sa gestion de cette crise sanitaire, Alger a décidé de lâcher les journaux locaux contre Rabat. En ce même dimanche 12 avril, l’agence officielle de presse algérienne, l'APS, ne trouvant à l’international que des médias qui stigmatisent la gestion chaotique de la crise du Covid-19 en Algérie, et qui prédisent une débâcle économico-financière imminente, a rafistolé trois articles puisés dans la presse à la solde du gouvernement et des différentes factions de l’armée, pour tenter de s'attaquer à son voisin de l’ouest.

Ainsi, le quotidien El Moudjahid (une pâle copie désuète de la Pravda) écrit que «nul ne peut occulter ce gigantesque effort consenti par l'Etat (algérien, Ndlr) en cette phase cruciale que traverse le pays pour la préservation de la santé publique». Mais qui a occulté cet effort? Le quotidien Liberté lui-même, que l’APS cite également, mais en transformant en réalisation du régime sa critique acerbe quant à l’absence d’aides économiques de l’Etat algérien en faveur de certaines entreprises et catégories sociales vulnérables.

Enfin, l’APS sert son crachoir au quotidien Al Watan, journal qui a eu son heure de gloire lors de la décennie noire, et a été ensuite instrumentalisé par certains départements de l’armée (comme les renseignements), sous peine de se voir couper les vivres par l’agence qui détient le monopole de l’Etat algérien sur la publicité, l’ANEP (Agence nationale d’édition et de publicité).

Sous un titre racoleur, «Dans ce Maroc où la «vitrine» cache mal la réalité» El Watan a opté pour la méthode de celui qui est à court d’arguments, à savoir des insultes gratuites, et autres accusations puériles, mais qui n'apporte aucune information concrète. Ce tissu d’insultes a d'ailleurs été intégralement repris par l’APS.

Or, pour parler très concrètement, comment se fait-il qu’en Algérie, on vient d’importer quelques 8,5 millions de masques en provenance de la lointaine Chine, alors que juste à côté, le Maroc a reconverti dix usines de textile, qui se consacrent désormais à produire aujourd’hui plus de cinq millions de masques par jour? Une production qui assure au royaume son autosuffisance en masques sanitaires, et en fera un potentiel exportateur, dans les jours qui viennent.

Toujours dans le cadre des mesures proactives qui sous-tendent sa stratégie de lutte contre le coronavirus, le Maroc est actuellement en train de produire près de 500 respirateurs artificiels à 100% marocains, dans la zone franche de Casablanca dédiée à l’industrie aéronautique.

Mieux encore, sur un plan strictement médical, Mohamed Lyoubi, directeur de l’épidémiologie au ministère de la Santé, vient d’affirmer, sur le plateau de 2M hier soir, dimanche 12 avril 2020, que les mesures proactives prises par le Maroc lui ont fait gagner «trois semaines d’avance sur la maladie». Il a également assuré que sans ces mesures proactives, le Maroc aurait eu aujourd’hui sur les bras beaucoup plus de malades dans les services de réanimation de ses hôpitaux. Et de conclure, optimiste: «nous avons maîtrisé un tant soit peu cette maladie», car la courbe d’évolution de la pandémie au Maroc s’est «aplatie».

C’est dire qu’au lieu d’enrager face à la réussite marocaine, mondialement saluée, l’Algérie ferait mieux de s’inspirer de son voisin. Le Maroc serait disposé à partager ses masques, son stock de chloroquine et ses respirateurs artificiels avec son voisin de l’Est. Les deux peuples, algérien et marocain, écriraient alors un tout autre récit que celui dans lequel le régime vert-kaki confine ses médias.

Par Mohammed Ould Boah
Le 13/04/2020 à 16h03