Crise à l’Istiqlal: la présidence de Nizar Baraka menacée? Lahcen Haddad livre sa version

Lahcen Haddad, membre du Conseil national de l'Istiqlal, lance un appel à l’ouverture d’un débat sur la présidence du parti.

Lahcen Haddad, membre du Conseil national de l'Istiqlal, lance un appel à l’ouverture d’un débat sur la présidence du parti. . le360

Le 28/06/2022 à 12h59

VidéoLa crise aiguë que traverse actuellement l’Istiqlal n’est pas prête d’être résolue. Lahcen Haddad, membre du Conseil national, lance un appel à l’ouverture d’un large débat afin que la présidence du parti, confiée à Nizar Baraka, soit «préservée» face aux risques de déstabilisation. Les explications.

Dans un entretien avec Le360, Lahcen Haddad a justifié cet appel par le fait que seul le congrès du parti est souverain dans «le maintien ou la déchéance de la présidence de l’Istiqlal».

Cet homme politique averti livre ainsi son analyse au sujet de la crise qui s’exaspère entre le courant de Hamdi Ould Errachid, conduit par le maire de Laâyoune, et le courant de Nizar Baraka, dit «ligne nationaliste et conservatrice».

«Il ne faut pas qu’il y ait au sein du parti une autre autorité parallèle à celle de l’institution du secrétaire général, qu’il faut absolument préserver et consolider», a déclaré Lahcen Haddad en répondant directement et sèchement au courant Ould Errachid qui s’oppose à l’institutionnalisation et à l’incarnation du rôle du secrétaire général.

«Dans les règlements intérieurs du parti, il n’existe pas un organe dit ‘institution du secrétaire général’», a d’ailleurs récemment affirmé un proche de Moulay Hamdi Ould Errachid, député et président de la municipalité de Laâyoune.

Lahcen Haddad a rappelé que la crise a éclaté quand une récente réunion du Comité exécutif, présidée par Nizar Baraka, a entériné des propositions du clan adverse concernant la suppression à l’avenir de la participation des parlementaires et des inspecteurs du parti ès qualité au sein du Conseil national.

Ces recommandations ont été mal accueillies par le clan de Nizar Baraka, ce qui a constitué une étincelle qui a mis le feu aux poudres. «Nous, les parlementaires, nous accordons une importance cruciale au rôle du secrétaire général», a ainsi déclaré Lahcen Haddad. Et de préciser, «Il ne faut pas qu’il y ait une autre autorité parallèle, car le secrétaire général est l’un des piliers du parti. Et il ne faut pas personnaliser le problème comme il ne faut pas créer des antagonismes», a-t-il martelé, faisant allusion aux auteurs des recommandations.

Pour Lahcen Haddad, la crise actuelle n’est pas en mesure d’affecter négativement la présence du parti de la Balance au sein du gouvernement: «il n’y aura pas de conséquence sur cette participation». Et d’ajouter que «ce qu’il nous faut maintenant, c’est lancer un débat interne élargi, serein, démocratique pour trouver une issue aux questions en suspens». Comme il est nécessaire, a-t-il poursuivi, de faire une évaluation du bilan du comité exécutif en ce qui concerne son rendement.

«Nous voulons préserver l’unité et l’héritage du parti et nous voulons également nous consacrer davantage aux échéances électorales partielles du 20 juillet prochain à Al Hoceima pour que Noureddine Mediane soit réélu pour conserver la présidence du groupe parlementaire istiqlalien au sein de la Chambre des représentants», a conclu Lahcen Haddad, président de la Commission mixte parlementaire entre le Maroc et l’Union européenne (UE).

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 28/06/2022 à 12h59