Crise libyenne: le Maroc et la Tunisie sur la même longueur d’onde

Les frères-ennemis libyens, Fayez Al-Serraj et Khalifa Haftar.

Les frères-ennemis libyens, Fayez Al-Serraj et Khalifa Haftar. . DR

Revue de presseKiosque360. La décision du maréchal Khalifa Haftar de se retirer de l’accord de Skhirat, qui avait permis aux protagonistes libyens de former un gouvernement d'union nationale, viole la légalité internationale. Le Maroc et la Tunisie appellent à une solution politique négociée de ce différend.

Le 04/05/2020 à 13h23

Selon un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères, publié sur son site officiel ce week-end, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, aurait eu une discussion téléphonique avec son homologue tunisien, Noureddine Erray, au sujet des derniers développements sur la scène libyenne.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte ainsi, dans son édition du lundi 4 mai, que les deux ministres maghrébins ont mis l’accent sur la nécessité du respect, par les belligérants libyens, de la légalité internationale, seule issue à même de garantir la sécurité et la «stabilité au peuple libyen frère», précise le communiqué tunisien.

Cet entretien téléphonique entre Bourita et Erray intervient quelques jours seulement après le quasi-coup d’Etat militaire auquel a appelé le maréchal à la retraite Khalifa Haftar, dont les troupes ont failli occuper Tripoli, la capitale du pays, qu’elles assiègent depuis plusieurs mois.

Haftar affirme en effet que «l’accord de Skhirat appartient désormais au passé et que l’armée libyenne lui a demandé de prendre la tête du pays». Le Gouvernement d’union nationale, issu justement de l’accord de Skhirat et reconnu par la communauté internationale, a réagi en qualifiant Haftar de rebelle qui n’en est pas à son premier coup d’Etat contre la légalité, mais qui a dû «perdre la raison» après ses derniers revers militaires.

Pour rappel, c’est la Turquie qui a réussi, ces derniers mois, à faire débarquer un dispositif militaire apparemment décisif en soutien au Premier ministre Fayez Al-Sarraj, ce qui a eu pour effet de desserrer l’étau autour de Tripoli, assiégée et pilonnée par Haftar depuis avril 2019.

De son côté, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a mis les pieds dans le plat, vendredi dernier, en déclarant que «la crise libyenne ne pourrait être résolue sans l’Algérie» qui n’est, selon lui, avec «aucune des deux parties en conflit». Autant dire que si les Libyens restent fortement divisés, leurs voisins maghrébins ne sont pas tous non plus sur la même longueur d’onde.

Par Mohammed Ould Boah
Le 04/05/2020 à 13h23